The Drums - The Drums

Jean trop courts et baskets sales en toile hors de leur penderie, les Drums sont de retour avec leur premier album qui vient nous affirmer si, oui ou non, les quatre new-yorkais seront à nouveau le groupe phare de l'été.

Après l'énorme succès de leur EP Summertime! sorti l'an dernier et surtout de leur hymne Let's Go Surfing, nous étions tous impatients de voir quel allait être le nouveau tube de la bande qu'on croirait tout droit sortie de ces années où la musique électronique dominait les ondes internationales, aka les années 80. Mais les Drums tapent plutôt dans le genre New wave, avec des rythmes effrénés et une pop aussi imparable qu'ensoleillée.

On retrouve sur ce disque Let's Go Surfing, tandis que l'excellent I Felt Stupid, second tube de nos supposés surfeurs, reste sur leur EP. Le titre qui débute l'album, n'est autre que Best Friend, premier single qui nous livre en tout juste 3:28, premièrement, de quoi retrouver en quelques secondes leurs influences, puis de poser le décor puisqu'il se trouve que le chanteur n'est ni le chanteur des Smiths teint en blond, et encore moins la réincarnation d'un Ian Curtis libéré de ses démons. Me and the Moon porte bien son nom, avec ses célestes synthétiseurs qui se mêlent à une voix qui valse dans les airs.

Pour continuer avec les histoires d'amour tristes, chant mutant en une douce lamentation à l'appui, le nettement plus calme et mélancolique Book Of Stories, est la première véritable découverte de cet album. It Will All End In Tears, même son glaçant qui démarre un bon paquet des titres de Unknown Pleasures. La voix de Jonathan Pierce ressemble de temps à autres à celle de Robert Smith, mais ici le plaisir qu'on prend à écouter cette chanson, réside dans cet entrain propre aux Drums. Car voilà, leur atout principal, ce sont de vraies pop song, débordantes de simplicité: et c'est ainsi que se tissent des mélodies aux allures gaies, avec des paroles non pas frivoles, mais sincères et finalement maussades. On se découvre à prendre un plaisir fou à fredonner We Tried, qui coule alors comme une évidence. C'est ainsi qu'on comprend que les quatre ne se cantonnent pas au made in Manchester mais aiment également explorer les années 60, avec ce retour aux structures accessibles mais marquantes. Pas de prouesses techniques donc, mais des morceaux incroyablement justes et jouissifs tel le dynamique I Need Fun In My Life ou encore The Future. Le seul risque serait peut-être par finir de tourner en rond, en écrivant des chansons qui se ressemblent un peu trop, mais l'album éponyme réussit de justesse à y échapper, autant que le démontre I'll Never Drop My Sword.

Ainsi nous passerons, ravis, l'été en compagnie des Drums.

The Cat Claw