THIS IS NOT A LOVE SONG : JOUR 3



THIS IS NOT A LOVE SONG : JOUR 3

Le troisième jour du TINALS se fait dans une ambiance skate : on s'ambiance en attendant impatiemment la performance de Dinosaur Jr le soir même. La rampe est particulièrement prisée et les glissades sont accompagnés par la playlist de Mr Cu de Kicking Rds. On se pose au soleil, oubliant le vent, et on se prépare doucement à se remettre dans le bain pour une soirée à la hauteur de nos attentes. TADOT vous raconte ses expériences mouvementées.


BIRTH OF JOY


Birth of Joy porte bien son nom et lorsque l'on rentre dans la salle – que ce soit en connaissance de cause ou pas- on sent la joie nous envahir. C'est la renaissance de la joie, de l'emportement musical que l'on avait quitté la veille pour un peu de repos. Pour un groupe qui passe en début de soirée Birth of Joy fait danser tout le monde avec son rock détonnant. L'énergie du chanteur est frappante et sa voix puissante. Quand on le regarde on replonge dans les 70's avec sa chemise façon Jim Morrison qui accentue ses intonations à la Doors.  C'est une invitation à perpétuer cette joie toute la soirée et le groupe nous y incitera en venant danser à chacun des concerts et en ambiançant le patio dès qu'ils en avaient l'occasion. 


MAC DEMARCO


On rentre vite vite dans le club pour ne surtout rien rater de Mac DeMarco. Le concert s'annonce bien : une vidéo s'apprête à être projetée sur scène et connaissant ce bon Mac on peut être sûrs qu'il y a œuvré et que nous allons beaucoup rire! Petits remerciements en début de concert, ses musiciens souriants ont l'air heureux d'être là (+1000 pour la casquette Jurassic Park du bassiste). Mac semble timide malgré son charisme épatant qui resurgit dès les premières notes. Il commence par nous Cooking Up Something Good : le groove est installé, sans prétention ni prise de tête et l'on a l'impression d'être entre amis. Mac et ses mimiques se détachent sur la vidéo dans laquelle se croisent publicités des 90's, vidéos  trouvées sur internet et séquences du bonhomme jouant devant la caméra. Tout se mélange dans une parfaite harmonie : les variations de voix, les petits solos des musiciens, son jeu de scène... on danse, on rit, on se sent bien. Beaucoup de chansons d'amour  s’enchaînent avec Viceroy, My Kind Of Woman, She's Really All I Need, Still Together... jamais ridicule et toujours dans un second degré assumé, accentué par cette sublime vidéo. Voir Mac DeMarco en concert revient à passer un moment inoubliable et l'on est définitivement fans de cet artiste touche à tout.


BASS DRUM OF DEATH


Bass Drum Of Death était pour nous l'un des groupes les plus attendus de la soirée. Leur rock'n'roll authentique de branleurs talentueux nous avait séduit depuis l'album GB City sorti en 2010. Alors qu'ils reviennent sur le devant de la scène avec un nouvel album prévu pour le mois de Juin, BDOD semblent plus énergiques et turbulents que jamais. Difficile pourtant de quitter le club à temps pour voir le début de leur set tant Mac DeMarco nous a emprisonnés dans son univers. Lorsqu'on arrive John Barrett, l'homme à tout faire du groupe – qui était un one-man band à ses débuts - , se déchaîne sur sa guitare et joue d'une voix à se pâmer. L'on découvre dans ses intonations un côté Black Rebel Motorcycle Club, moins perceptible sur album, qui n'est pas pour nous déplaire. Leur performance est particulièrement bien réglée et contraste avec l'énergie plus adolescente qui se dégage de leurs disques. L'on est surpris par leurs attitudes de grands du rock'n'roll alors qu'ils sont encore très jeunes. Le deuxième guitariste se contorsionne dans tous les sens sous l'oeil aiguisé des photographes qui devaient être aux anges. Le batteur marque le rythme de nos propres contorsions et l'on veut bien finir les os broyés sur Leaves, frappante de sincérité et qui fait à la fois monter les larmes et l'excitation, ou sur Shattered Me, premier single d'un nouvel album qui s'annonce grand. TINALS marque des points avec ce groupe à suivre de très près, futures pointures d'un rock'n'roll en plein renouveau.                    


DINOSAUR JR


On les attendait tellement, les Dinos du rock Indé, ceux qui ont influencé des dizaines de groupes, ils sont là devant nous! Jay Mascis devant ses six amplis fait voler ses cheveux argentés quand Lou et Murph commencent à envoyer. Retour aux sources, Dinosaur jr est de ces groupes qui te donnent autant de frissons et d'émotions que l'envie de te jeter dans la foule qui ce soir était violemment en forme. Une bonne partie du concert fut rythmée des pogos du public, rejoins par les musiciens de Mac Demarco ;  un bon connaisseur cri « Deep Wounds » et quelques minutes plus tard, la grande salle retenti au son hard-rock de la jeunesse de Lou et Jay.
L'émotion se conjugue à la sauce épileptique : l'envie de se briser les os un par un en entrechoquant son corps frêle contre un public déchaîné se fait aussi grande que celle de s'arrêter et simplement prêter une oreille des plus attentives à cette guitare d'une profonde tristesse, à cette basse qui vient la réconforter et à ces percus qui lui redonnent le goût de vivre et l'envie de se battre. Cette harmonie est cousue au fil d'or par la voix d'un Jay Mascis qui semble accommodé à une douleur de vivre. Il agit en thérapeute en nous ôtant toutes nos angoisses : plus rien n'est grave, l'on est pas seul et l'on peut toujours se battre ou faire avec. Watch The Corners est alors un grand moment de poésie : l'intensité de ce morceau fait tourner la tête et monter les larmes, ce qui n'est pas rien aux vues de l'énergie rock du titre qui aurait pu nous faire danser sans préoccupations. Dinosaur Jr apaise autant qu'il détruit. Mais la destruction s'opère sur les mauvaises ondes et l'on est parés pour la suite, prêts à profiter de chaque seconde.  
Le concert se finit dans la tristesse, les larmes mélangées à la sueur, et alors que nous restons le cœur imprégné de ce moment magique, Mascis jette son médiator, et les fans se ruent dessus.


VETO


Pour ce troisième jour de festival inutile de vous dire que l’on commence à fatiguer et  que le temps file à une vitesse incroyable. C’est donc avec un peu de retard que l’on arrive pour le concert de Veto, groupe qui nous était encore inconnu. La salle se remplit très vite sans que l'on puisse l’expliquer. En effet, il nous semble encore une fois nous trouver devant un artiste qui, par nostalgie des années 80, chante comme Ian Curtis…mais tu n’es pas Ian Curtis, dommage. Difficile d’accrocher avec cette voix qui nous parait traduire un mal-être théâtral, au bord des larmes… mais vas y pleure un bon coup après on va faire la fête, allez va tout va bien se passer pour toi, tu as des super musiciens. Bien décidées à faire un effort, car notre confiance en Come On People est sans limite, on s’avance au devant de la scène pour rejoindre le public qui semble comprendre mieux que nous ce qu’il se passe. Après bien 10 minutes on laisse nos corps aller sur ce fond sonore qui nous plaît bien. Petit à petit on finit par comprendre, écouter attentivement et se sentir bien. Encore une fois on fait une découverte qui nous ouvre un peu plus l’esprit à une musique qui ne nous parlait pas initialement. Agréablement surprises par cette découverte et contentes d’avoir fait l’effort de nous plonger dans cet univers, on quitte la salle beaucoup moins fatiguées et plus motivées que jamais pour la suite et on était encore loin de se douter de ce qui nous attendait.


BLACK STROBE


Ca faisait bien une demie-heure que l’on cherchait désespérément à vider le peu d’énergie qu’il nous restait en dansant frénétiquement. On a pas eu à attendre plus longtemps, Black Strobe avait déjà commencé depuis peu : on s’avance alors au milieu de la foule pour reprendre la même place que pour le set de Veto. J’ai eu peur, très très peur lorsqu’Arnaud Rebotini s’est avancé au bord de la scène en disant ‘My mum told me…’ Non mec, t’as pas de mère c'est pas possible, c’est les dieux qui t‘ont fondé de toute pièce avec des énormes pierres, aucune femme ne peu enfanter un homme pareil tant il est démesuré. Devant ce personnage qui me semble être parfait pour incarner Johnny Halliday à la foire d’Arras je m’incline très vite car il a très bien choisi sa voie. Je suis subjuguée par cette présence sur scène et j’espère pour lui que sa salle de repet est au moins deux fois plus grande d’ailleurs. Il nous fera danser comme on nous l’avait dit, c’était un régal mais pressées par le temps, l’on décide quitter la salle (avec beaucoup de difficultés) pour ne pas louper le début de Tnght.



TNGHT


La soirée se termine dans la grande salle avec l'électo barrée de TNGHT. Avec leurs dégaines de grands rigolos - la moitié de TNGHT Hudson Mohawke et Jesse Boykins III venu le rejoindre - se préparent à jouer avec notre énergie tant qu'ils pourront. Ils alternent sans cesse de grands moments de sons à dégommer tous les balais dans le cul et des moments plus planants à transformer nos horizons en kaléidoscope. Hélas, les moments dansants ne durent jamais assez longtemps et les moments planants le sont de moins en moins car répétitifs et pas toujours les bienvenus. Heureusement, l'on veut tout donner pour ce dernier set et l'on fini par ne plus s'en préoccuper et simplement savourer les meilleurs moments, en goûter la moindre moelle et en aspirer la moindre goutte de sang. C'est donc vidés que l'on quitte Paloma cette nuit là mais une lueur dans nos yeux n'attendait que de se raviver pour le samedi soir à la folle programmation. 


Jessyka, Lisa et Alice S.