THE JANGLES, APPLETOP, ADAM KESHER @ L'ODEON, NÎMES

Adam Kesher
Le vendredi 18 mars dernier, un événement nous presse encore une fois devant les portes du Théâtre de l’Odéon à Nîmes. Nous sommes tous animés de cette joie particulière, propre à l’attente d’un concert organisé par Demande Moi de M’Arrêter et la Fnac de Nîmes en ce lieu, car nous ne sommes jamais déçus des artistes qui s’y produisent. Ce soir là, The Jangles et Appletop ouvraient pour Adam Kesher et aucun de ces trois groupes ne défia la règle.

Ce sont nos jeunes nîmois préférés – à savoir les Jangles - qui ouvrent le bal histoire de nous présenter dignement leur Ep Welcome to the Jangle sorti en février dernier. Mais – mis à part pour les quelques néophytes de la salle – les présentations sont inutiles puisque ce sont ces mêmes titres qui ont déjà écumés les salles de concerts et bars nîmois. Et justement, ce set prend tout son charme dans la nostalgie des concerts nîmois passés. Chaque titre des Jangles respire le charme que la scène nîmoise a su donner à la ville : une scène jeune et tendrement influencée par les groupes que nous n’aurions pas pu voir sans ceux qui organisaient la soirée : les Demande Moi De M’Arrêter, encore et toujours. Alors même si les Jangles ne nous frappent pas de leur originalité, on reconnaît à travers ce set un groupe emmené par des musiciens comme on en a jamais assez : passionnés et détendus. Alors on se laisse entraîner par I’m too hype for you et l’on rit encore de ce titre – laissant présager une chanson à texte je vous l’accorde - : Song to girls nicely indisposed.

On prend quelques minutes de pause rafraîchissante avant l’ultime rencontre avec les toulonnais d’Appletop. Séduits en amont par leur album The City Can Wait, nous attendions de découvrir leur prestation scénique avec impatience. Et cette impatience monte lorsque le groupe nous avoue lors d’une entrevue qu’ils joueront ce soir là cinq nouveaux titres, qui figureront sur un maxi ou album à venir.
Mais s’ils jouaient de nouveaux titres ce soir là, ils ne délaissent pas pour autant les nombreux tubes de leur album à l’efficacité si redoutable que l’on se surprend à en fredonner les paroles. Leur set se déroule très rapidement et l’on garde le souvenir d’une prestation compacte comme jamais et surtout très linéaire : les Appletop nous mettent à l’aise du premier titre aux dernières notes de Citylights qui clôt leur album comme leur set ( « Si vous avez quelqu’un en vue dans la salle, c’est maintenant »  nous prévient Olivier) et annonce déjà la nostalgie que l’on ressentira en repensant à leur show. Car il s’agit là d’un live comme on les aime et pourtant trop rare : là où l’album The City Can Wait et ses tubes nous accompagne dans le quotidien, leur prestation scénique ne nous fait retenir que les bons moments d’une routine en nous livrant un bonheur simple et éphémère.

Appletop
Le temps de s’aérer un peu et nous regagnons la salle lorsque les premières notes d’Hour of the Wolf résonnent. Rien de tel pour nous plonger dans l’univers d’Adam Kesher puisque le titre représente parfaitement le caractère à la fois entraînant et mystique qui imprègne le dernier album du groupe : Challenging Nature, sorti en 2010.
Les titres s’enchaînent et l’on prend doucement confiance en la musique d’Adam Kesher : des moments de calme voluptueux côtoient des minutes d’une intensité fulgurante, guidée par le synthétiseur qui crée une ambiance retournante nous figeant intérieurement autant que l’envie de danser s’empare de nous extérieurement.
Mais ce n’est là que l’effet de la musique du groupe, en total contraste avec leur aspect scénique, qui nous empêche de trouver en Adam Kesher un groupe séduisant sur scène comme sur disque. En effet, le groupe est emmené par trois très bons musiciens à l’airsérieux qui donnent au groupe sa force mais ce sentiment d’avoir en face de soi des musiciens professionnels est balayé par les deux chanteurs (dont l’un officie également au synthé) qui surjouent et passent pour des amuseurs plutôt que pour des musiciens.
Les Adam Kesher frôlent donc la voie de la déception mais l’on retiendra plutôt l’effet massif de leur musique et que leur prestation scénique à revoir.

Jessyka 
Photos : Amélie Baldini

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