Pantiero - Soir 3

 SOIR 3 : 

Foals, Two Door Cinema Club, Quadricolor, The Bewitched Hands On The Top Of Our Heads

Dans un festival, même quand la programmation est alléchante d'un bout à l'autre il y a toujours un soir qui nous fait vibrer un peu plus, avec un groupe qu'on se réjouit particulièrement de voir.
Pour nous au Pantiero c'était le Vendredi soir qui nous faisait un peu plus frémir d'impatience à l'idée de voir Foals et, en plus, entourés des Two Door Cinema Club, Quadricolor et des Bewitched (on prend les raccourcis).
Nous n'étions pas les seules à attendre ce soir là, le public était bien plus nombreux que les autres soirs, ce qui a eut raison de l'ambiance intimiste du lieu, le transformant, pour un soir, en "salle comble".

La soirée commence donc avec le set des très français et très sympathiques Bewitched Hands On The Top Of Our Heads. Encore une fois c'est une réussite concernant l'ordre de passage puisque les Bewitched nous aparaissent parfaits pour l'ouverture de la soirée. Leur set est rafraîchissant, émouvant et gai d'un bout à l'autre. Leur pop aux allures folk se répend sur toute la (fausse) pelouse du festival et paraît ravir les premiers rangs comme ceux qui choisissent de se poser sur les, très confortables, canapés du fond. On apprécie donc ce passage des rémois sur la scène du Pantiero et espérons les revoir, en tête d'affiche cette fois, histoire d'être sûrs que la magie Bewitched se répand bien hors festival. Ça tombe bien, ils seront en tournée française en Novembre. Toutes les dates sont sur le myspace du groupe.

Viennent ensuite les très locaux et très amateurs de Pringles de Quadricolor ! On ne sait pas si c'est le fait de jouer dans leur région, l'ambiance du festival ou tout simplement le talent (un peu des trois sûrement) mais il se passe quelque chose d'assez exceptionnel ce soir là. Chaque chanson jouée a des allures de tubes, l'ensemble est très cohérent et on salue d'un pouce en l'air leur reprise de Stylo de Gorillaz ; pourtant pas fans de l'originale on apprécie quand même cette reprise puisqu'ils y ajoutent cette touche de jeunesse et d'originalité vocale qui est propre aux reprises des niçois.

Les Quadricolor laissent place aux très chics irlandais de Two Door Cinema Club. On attendait leur live au tournant après avoir lu beaucoup de bien mais aussi beaucoup de mal de leurs prestations. C'est bien simple il y a deux écoles concernant ce groupe : ceux qui voient en eux un bon groupe d'indie à tubes qui se donnent à fond sur scène et ceux qui les considèrent comme un groupe commercial a durée de vie limitée (voir la date limite sur le couvercle ?). A force de lire tout et n'importe quoi à leur sujet on finit par avoir un avis mitigé : on aime toujours écouter leur album en boucle mais on a conscience qu'il sera peut-être le dernier à nous faire cet effet. Pourtant, notre avis sur leur performance au Pantiero n'est pas vraiment mitigé. Que ce soit commercial et éphémère n'empêche pas les Two Door Cinema Club de présenter leurs tubes avec une énergie et une présence rare. On apprécie également le jeu du batteur, débordant d'énergie et suintant la bonne humeur, bien qu'il ne fasse pas réellement partie du groupe...

C'est alors l'heure d'accueillir sur la scène du Pantiero les très attendus et très surprenants Foals. On appréhendait un peu leur live, sachant qu'ils avaient seulement fait des semblants de balances et annulé la conférence de presse. Lorsqu'on croise le chanteur Yannis Philippakis au détour d'un couloir il nous paraît exténué, on comprend alors leur geste. Mais après une après-midi passée au large des îles de Lérins les Foals nous apparaissent tout à fait aptes à livrer un live à la hauteur de leur réputation, et c'est ce qu'ils feront.
Ce qui fait la force d'un live des Foals c'est l'attachement qu'ils portent à la technique, au détail, au moment précis qui fera basculer leur morceau d'apaisant à totalement magistral. Magistral, il n'y a que ce mot pour décrire l'effet de Spanish Sahara en live : comme un remède au monde extérieur. Un live de Foals c'est avant tout un live qui fait du bien. Là où le groupe a besoin d'énergie adolescente les chansons du premier album viennent trouver leur place dans un set qui laisse des souvenirs ; certains bien réels et d'autres imaginaires, car on se prend à rêver quand la beauté de leur musique nous prend aux tripes.

Ce troisième soir sur le toit du Palais des Festivals de Cannes se révèle donc aussi satisfaisant qu'attendu. Chaque groupe a su imposer son originalité ce soir-là pour nous proposer quatre façons de voir la musique complètement différentes mais qui s'unissent admirablement, pour le plus grand plaisir des spectateurs du Pantiero 2010.

Jessyka
Photos : Alice.S