Take A Drag Or Two W/ DMDMA


Géraldine, Mathieu et Tiste.
Avec Demande Moi De M'arrêter, il fait bon être Nîmois !

Bon il faut être franc, Nîmes c'est pas The Place To Be. Beaucoup d'entre vous n'en ont peut-être même jamais entendu parler. Mais sachez que les choses sont en train de bouger et l'on entend de plus en plus de rock'n'roll dans les rues nîmoises. Bien sûr, tout ça ne se fait pas seul alors vous avons décider de rencontrer ces gens qui font bouger la ville ! Faites place à Demande Moi De M'Arrêter !

Salut tout le monde, vous pouvez nous expliquer en quoi consiste le DMDMA ?
Mathieu : Ben on va commencer par le début peut-être... En fait y a jamais eut trop de rock à Nîmes ni même d'électro. Il y avait quelques trucs mais pas ce qu'on voulait donc on s'est dit il faut s'y mettre.. Déjà il faut savoir que Géraldine et moi on fait partie d'une autre asso' qui s'appelle Les Tontons Flingueurs mais eux ils sont limités : ils font que dans le garage, le rock 70s, punk 70s, rock australien mais c'est tout, y a pas un truc plus large. Ce qui manquait en fait c'était du rock indé ! Donc on s'est dit : est-ce-qu'il  y a pas un truc à faire sur ce terrain là ?
Donc voilà le but de l'association c'est de mettre en avant des groupes qui sont en devenir, qu'on aime.. pas forcément des groupes qui font des zéniths en se disant voilà : à Nîmes on peut faire quelque chose. Au départ on a  commencé à programmer des concerts à Valdegour (quartier de Nîmes) mais on apprenait encore. C'était un peu bancal. Il n'y avait pas une programmation régulière comme maintenant.
Géraldine : On programme ce qu'on aime et aussi ce qu'on peut parce qu'à Nîmes on a quand même un problème de salle, c'est-à-dire qu'on peut pas faire venir de trop gros groupes étant donné qu'on a pas de salle pour les accueillir. Pas mal de concerts se font au New Industrie, la salle est pas très grande donc on peut pas faire de gros cachets là dessus. Puis des fois on fait des concerts à l'Odéon... On aimerait faire plus gros mais pour l'instant il y a pas de salle qui nous permette de faire ça.  Il y a une émission de radio en même temps sur Raje qui est animée par Mathieu.
Mathieu : La programmation depuis un an elle est plutôt rock : garage et compagnie pour autant on est branchés électro et le folk aussi. On adhère bien à l'idée de "pop moderne" du magazine Magic, le garage en plus.

Pourquoi ce nom de Demande Moi De M'Arrêter ?
Géraldine : (rires) Alors à l'origine ça vient d'une soirée bien arrosée où on regardait un live des Stone Roses et à un moment donné le chanteur dit "Tell me how to stop" et en fait on a mal traduit. Ça aurait dû être "Dis-moi comment de m'arrêter" mais c'est devenu Demande Moi De M'Arrêter. 
Mathieu : C'est quand même assez ironique parce que justement on s'arrête pas.
Géraldine : Oui, c'est ça parce qu'on a vraiment du mal à s'arrêter.Ce qui est drôle c'est quand on a rencontré Ian Brown lors d'un festival où il jouait avec les Stone Roses et on a essayé de lui expliquer pourquoi on a choisit ce nom là et bien sûr il se souvenait absolument pas d'avoir dit ça.


Vous pouvez nous présenter l'équipe du DMDMA ?
Mathieu : Dans l'association à la base il y avait Géraldine, Fred, qui est président de l'asso en ce moment et qui travaille au Carré d'Art, Laurène et moi.
Géraldine : Après nous ont rejoints : Jérémy qui est étudiant en langues et grand fan d'électro, Baptiste le chanteur des Waterllillies, Aurélien des Morningtones et tout récemment Julien Francioli. Après dans l'équipe il y a aussi Yoan qui s'occupe du son et des lumières, Stéphane pour les photos, Kévin pour les affiches et Charlotte qui ramène du monde aux afters ! (rires)

Mathieu et Tiste

Quels sont vos projets maintenant ?
Mathieu : Le but du jeu c'est qu'on existe encore dans deux ans parce qu'à ce moment là il y a la SMAC qui va ouvrir et on pourra vraiment avoir des gros projets, faire des gros cachets comme les Hives, les Brian Jonestown Massacre, Black Rebel Motorcycle Club. Parce que tout ces groupes on pourrait les faire, il nous manque juste une salle.
Géraldine : Pour faire ce genre d'artistes là il faut avoir des jauges suffisantes et malheureusement c'est pas le cas alors on est obligés de se restreindre un peu. Mais c'est pas mal non plus parce que ceux qu'on fait jouer c'est des groupes qu'on aime et on a déjà la chance de pouvoir les faire venir à Nîmes. On arrive quand même à faire venir des groupes qui viennent d'Australie, de Detroit.. Ça commence à devenir une base pour les mecs de Detroit ici d'ailleurs! (rires)
Mathieu : Les Australiens aussi viennent se poser ici. Puis il y a un truc important c'est qu'on en fait jamais assez pour un groupe : ils sont toujours bien reçus. Peut-être qu'il y en a qui diront qu'on en fait trop. Ça arrive qu'on fasse rejouer des groupes parce qu'ils étaient très content de leur première date.
Tiste: Sinon nos projets pour les mois à venir c'est de faire de plus en plus gros. On va essayer de monter en gamme !
Géraldine : On a envie de se professionnaliser un petit peu. On devrait bientôt devenir, officiellement, producteurs de spectacles. Donc oui, on va essayer de faire jouer des groupes plus gros même si le problème est toujours le même, c'est qu'on a pas le lieu.
Mathieu : Mais on est pas pressés : il faut prendre son temps et grossir petit à petit !
Géraldine : On l'a vu sur le festival de trois jours c'est quand même dur de gérer l'organisation surtout qu'on a tous nos jobs à côté !
Matthieu : Le tout est dur à gérer.. Quand tu vois Tiste qui travaille à l'Odéon et qui a aussi son groupe à côté (cf: les Waterllillies), avec lequel il va sortir un album bientôt !

 Récemment vous avez organisé un festival sur 3 jours au New Industrie, ça n'a pas été trop dur de faire venir des groupes étrangers comme SSM ou Thee Vicars ?
Géraldine : Les faire venir non ça n'a pas été dur mais ce qui était dur c'était de faire ça sur 3 jours.
Mathieu : L'organisation sur 3 jours c'était dur !
Géraldine:  Oui parce que quand le concert est finit c'est pas finit pour nous ! (rires)
Mathieu : Les SSM ont été bloqués par la neige, ils devaient partir sur Bordeaux mais du coup ils sont restés.
Tiste : Faire venir des groupes étrangers ça peut paraître difficile mais au final pas tant que ça parce qu'on est en contact avec pas mal de tourneurs qui nous les proposent parce qu'ils savent qu'ils sont plus ou moins dans nos "cordes financières" on va dire et comme ils sont en tournée ils arrivent pas des Etats Unis pour jouer juste une date.
Géraldine : Ce qui est bien avec Nîmes c'est qu'après les groupes ils partent soit en Espagne soit en Italie, on est un peu à un carrefour. En général c'est bien parce que ça leur fait une date assez cool, pas une grande salle ni rien avant de changer de pays.
Mathieu : Des fois on bloque des groupes un peu à l'arrache parce qu'il leur manque une date. Le 26 Avril prochain on fait jouer les Dexter Romweber Duo, c'était pas prévu en plus c'est un lundi et normalement c'est une date de merde le lundi ! Mais là c'est un groupe mythique, personne les connaît en France mais c'est pas n'importe qui. Sur leur album il y a un duo avec Jack White des White Stripes !

Quel est votre meilleur et votre pire souvenir en rapport avec l'association ?
Géraldine : Le pire je pense que tu le connais (rires). Ça nous été jamais arrivé qu'un groupe se fasse voler un instrument et c'est pourtant ce qui s'est passé avec les Thee Vicars ! C'était vraiment un sale coup et ça nous a un peu plombé mais finalement ça s'est plutôt bien terminé.
Tiste : Mon meilleur souvenir avec Demande Moi De M'Arrêter c'est quand j'ai joué pour eux ! (rires)
Géraldine : Après ça se joue vraiment sur des rencontres ! Là les SSM c'était la deuxième fois qu'ils venaient et ils ont passé tout le week-end avec nous donc ça devient vraiment des super rencontres!
Mathieu : Et en dehors de ça, ce qui a le plus scotché le public c'est les Black Diamond Heavies je pense! Il y a aussi Hey Hey My My qui a ouvert pour les Hushpuppies, c'était il y a trois ans, et c'était une très bonne soirée. Malheureusement il pleuvait, on aurait du faire salle comble mais beaucoup de gens n'ont pas pu venir! Au lieu de faire 450 personnes on en a fait, je sais pas, 200 ! En tout cas Hey Hey My My ça a mit la gifle à tout le monde ! D'ailleurs ils reviennent le 30 Avril.

Quel est votre avis sur la scène française ?
Tiste : Il y a plusieurs niveaux dans la scène française ! T'as la scène française qui est pas connue : vraiment de qualité mais qui arrive pas à sortir. Donc là il y a des tas de choses vraiment bien. Après sur le gros c'est partagé, c'est pas bien difficile de deviner notre avis sur les BB Brunes ! Si on parle de choses plus intéressantes il y en a vraiment plein.
Mathieu : Il y a vachement de groupes très intéressants en France mais le problème c'est que si derrière t'as pas une bonne promo ça peut pas marcher. Des fois ça m'énerve quand j'entends des groupes pas connus qui déchirent mais qui marchent pas du tout alors que j'entends cette merde à la radio qui marche à mort ! Tout ça c'est de la promo, si ça passe à pas à la radio c'est mort ! Le buzz se crée sur internet mais ça fait pas tout.. le téléchargement gratuit ça va pas nourrir les musiciens.
Géraldine : Un truc qu'on peut dire sur les groupes français c'est qu'ils sont quand même un peu cher.
Mathieu : C'est vrai que des fois ils demandent des cachets de fous !
Tiste : Hé, faut qu'on bouffe merde ! (rires)
Mathieu : Pour revenir sur la radio, donc, si t'es un groupe français et que tu veux passer à la radio on te dit qu'il vaut mieux que tu chantes en français... Mais le problème de chanter en français c'est que si t'as pas un bon parolier, un type qui raconte pas de la merde, ça passe pas. Si t'as des conneries à raconter et que derrière t'as de la bonne musique vaut mieux que tu chantes en anglais.

Le webzine s'appelle Take A Drag Or Two, si vous pouviez tirer une taffe ou deux si la cigarette de quelqu'un de connu ce serait qui ?
Géraldine : Ouhla ! Moi ce serait...
Mathieu : Erlend Oye !
Géraldine : Comment t'as trouvé ! (rires) Ce serait Erlend Oye (Kings of Convenience), ouais, carrément ! Je suis tombée nez à nez devant lui à Pukkelpop et je me suis transformée en groupie de 15 ans !
Tiste : Sinon tu tirerais pas une taffe sur la cigarette de Lou Reed ?
Géraldine : Ben je pense que je l'ai vu un paquet de fois et, au final, c'est pas lui que je préfère !
Mathieu :  Moi ce serait Thurston Moore de Sonic Youth. Je l'ai jamais rencontré mais j'adore ce groupe.
Tiste : Et Anton Newcombe ?
Mathieu : Ça ça peut se faire !
Géraldine : On l'a fait avec Ian Brown et d'autres déjà. Dès qu'on va voir des groupes il y a pas de soucis ! Disons que c'est pas inaccessible !




Et le mot de la fin ?
Mathieu : Alors on va bientôt fêter nos trois ans, en Novembre prochain ! On aimerait bien faire quelque chose de spécial à cette occasion. On voudrait quand même se diversifier dans les lieux : si on pouvait faire un truc à l'Odéon, un concert acoustique anonyme. etc... Puis pas que du rock, de l'électro aussi !

Les prochains concerts :
10 Avril THE KITS+THE MORNINGTONES @ NEW INDUSTRIE 20H30
15 Avril 13TH HOLE @ NEW INDUSTRIE 20H30
26 Avril DEX ROMWEBER DUO @ NEW INDUSTRIE 20H30
30 Avril HEY HEY MY MY + WATERLLILLIES + STARBOARD SILENT SIDE @Odéon 19H30

"13th Hole, c'est le syndrome Phoenix"
Photos:  Alice Sauda

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