Adam Green @ Aeronef, Lille

Adam Green : La Main de Dieu.

Quand on aime l’univers décalé d’Adam Green et que l’on se rend à un de ses concerts, on s’attend à voir une horde de Fans aux abords de la salle, mais en fait, pas du tout…

Arrivant à peine une heure avant le début du concert on remarque rapidement que l’on est les premiers ex-æquo avec une jeune fille qui nous avouera venir de loin pour voir Adam.

 Après s’être demandé si on ne s’était pas trompé de jour, on finit par s’approcher de la porte de l’Aéronef qui se trouve en fait être ouverte. Avec quelques nouveaux arrivants on décide de pénétrer dans la salle, à peine avons-nous passé le pas de la porte que nous voyons Adam Green en train de  répéter sur scène. Il faudra attendre quelques secondes pour qu’un membre de la sécurité nous remarque et nous invite gentiment à sortir.

Les portes s’ouvrent tardivement mais c’est très rapidement que nous pouvons découvrir l’aéronef réaménagé en petite salle très cosy et surtout intimiste.

En effet la salle est réduite de moitié et aucune barrière de sécurité vient séparer le public de la scène, alors bon on s’assoit sur le bord de la scène en attendant la première partie !

La première partie arrive « Hello everybody this is our first concert all over the country, we feel crazy »

Les Jukebox the Ghost sont dans la place !

Un des membres le dit lui-même à propos du nom du groupe  « It doesn’t mean anything in english you know… » Tant pis, nous ça nous plait.

Ces trois jeunes Américains qui accompagneront Adam dans sa tournée de concerts en France sont très talentueux, on ne se lasse pas de les écouter. Le public est inhabituellement calme et attentif pour une première partie.

Pour ma part j’achète leur CD en fin de soirée et échange quelques mots avec un des chanteurs qui un peu timide en vient presque à rougir quand je lui dis que leur prestation était vraiment « great ».

Alors que les musiciens qui s’attellent à préparer la scène nous trouvent très « quiet » le public commence à s’impatienter et réclame Adam !

Les musiciens se mettent en place, dès les premières notes on reconnait Cigarette burns forever, après une longue intro musicale Adam arrive sur scène vêtu de sa légendaire veste en Cuir cloutée, son jeans pattes d’eph’ et ses chaussures aussi rouges que les chaussettes d’Adam Ficek.

Bière à la main il nous balance un cigarette burns forever et Gemstones sans interruption en imitant des danses égyptiennes et un balai de danseuse classique. On connait le coté un peu excentrique du jeune Américain mais cela reste effrayant quand même…

Avant de passer à Broadcast Beach, le petit homme Vert nous raconte sa vie de nudiste dans le sud de la France, expliquant que cette chanson a été écrite à Frejus sur plage après une partie de beach voley en tenue d’Adam & Eve.

En enchainant sur Drugs Adam se rapproche de son public, il pose un pied sur un des amplis, se penche dangereusement, va prendre les lunettes d’une fille quelques rangs derrière pour les porter le temps de la chanson.

Prince’s bed est un vrai massacre ! Adam s’affuble de sa voix la plus aiguë, sautille dans tous les sens et hurle à tue-tête « Everyone is talking ‘bout Jesus, Everyone is fucking my princess »

Il se calme sur Emily puis shoote malencontreusement dans sa bière qui ira se renverser sur la set list que j’emporterais triomphante à la fin du concert.

Sur Grandma Shirley and Papa je ne peux pas m’empêcher de repenser aux photos qu’Adam a posté sur son blog the lake room. On y découvre sa grand-mère à l’hôpital qui sourit pour la photo et montre fièrement son bracelet sur lequel on lit « Shirley Green »

A la fin de la chanson Adam prend appui sur mon épaule et celle de ma voisine et exécute son premier slam dans la foule. Il ira se suspendre aux barreaux du plafond de la salle avant de  revenir sur scène, et de me casser accessoirement deux ongles. Adam calme la salle avec un tropical island sur laquelle chacun entonne « Tropical island, oh oh oh oh. »

Vient Carolina la chanson la plus crade qu’Adam ait pu écrire : « Carolina vient du Texas, des briques rouges tombent de son vagin (…) Il y a dans sa main maintenant sur tout les b*tes sucées, remplie par des larmes blanches qui proviennent d’un magasin de seconde main »

Adam se déchaine et Carolina n’en finit plus !

Finalement What makes Him act so bad, single de Minor Love, prend la suite et toute la salle entonne ce nouvel hymne qui donne lieu à un nouveau jump dans la foule. Adam revient plus survolté que jamais avec Nat King Cole puis se calme pendant quelques instants pour venir poser sa main sur ma tête et passer ses doigts dans mes cheveux tout en me regardant droit dans les yeux, vous saviez vous qu’Adam Green a les yeux bleus ?

A la fin de cette chanson les musiciens quittent la scène, Adam se saisit d’une guitare qu’il accorde tout en nous lançant un « I Love You » sur le ton de « Oh j’vous aime hein ! » N’ayez nul doute, Adam vous aime.

Il nous livre ainsi en acoustique un très émouvant Give Them A Token que l’on redécouvre sous un nouvel œil et un intriguant Buddy Bradley qui nous laissent sans voix. 

Les musiciens reviennent et on reconnait dès les premières notes Goblin qui rend fort bien en live. A la fin de  Friends of mine Adam est perdu il cherche désespérément sur la set-list quelle est la chanson suivante, après avoir tourné sa tête dans tous les sens pour lire la set list imbibée de bière, il demande à son guitariste qui boit du vin d’en verser un peu sur la set list parce que ça ressemble à du sang et ça fait très Dracula, « vous connaissez Dracula? »  demande Adam au public « J’adore Dracula, ça me fait frissonner. Docteur Jekyll & Mister Hyde aussi » C’est bon à savoir !

Après Choke on a Coke et Stadium Soul, Adam demande qui est volontaire pour aller en coulisses avec lui à la fin du concert, alors qu’une fille quelques rangs plus loin est désigné par ses amis, Adam aquièse lui fait signe et explique « Camille has been chosen by destiny » Certes, in God we trust.

Dance With Me  résonne dans la foule qui s’exalte, Adam y voit une bonne occasion pour slamer une fois de plus et revient nous livrer Morning After Midnight.

A la fin du morceau il nous fait ses adieux et s’en va avec ses musiciens. Après quelques acclamations il revient avec ses acolytes  pour nous jouer la première des 7 chansons qui constitueront un rappel d’une demi-heure.

Les premières notes de Jessica retentissent dans la salle, le public entonne le début de la chanson, Adam nous regarde les yeux écarquillés puis se met à chanter avec nous avant de lancer son micro à la foule et de le suivre. Ca sera donc un mec du public qui finira la chanson en hurlant « Jessica Jessica Jessica You’ve got it all wrong ! » Aussi « Wrong » que sa voix !

Adam encore porté par le public récupère le micro et entame Kokomo avant de revenir sur scène terminer Jessica.

Il nous fait signe avant de repartir avec ses musiciens. On ne s’attend franchement plus à le revoir venir quand il réapparait seul prend sa guitare nous demande ce que l’on veut, la foule se divise entre No Legs et Hard to Be Girl qui sera finalement choisie, mais d’abord Adam nous joue Boss inside un morceau extrait de son dernier album. Le ton est grave et tous se taisent quand Adam répète « I guess the Boss inside of Him Died »

Les musiciens reviennent et sont acclamés, Hard to Be a Girl met le public en transe qui pense voir ici la dernière chanson mais pas du tout, Bluebirds, et Salty suivront encore. Adam s’amuse avec son public qui ne le remerciera jamais assez.

La dernière chanson arrive : BABY S GONNA DIE TONIGHT, ma chanson préférée !

Le morceau va durer près de 10 minutes, dix minutes de bonheur au bout desquelles Adam prend la jeune fille du public sur son épaule nous salue une dernière fois et quitte la scène alors que son guitariste a genoux au bord de la scène fait encore durer le plaisir.

Plus aucun doute après un tel concert, Adam Green est un Dieu.

Non, mieux encore, Adam Green est un Homme, un homme généreux qui livre des concerts de 2H20, qui jump dans la foule à tord et à travers, qui cherche un contact tendre avec son public, Adam Green en concert c’est le meilleur souvenir de concert de toute ta vie.

Amandine