MIDI FESTIVAL : JOUR 1


Comme promis, on vous rapporte des nouvelles de la French Riviera où l'on s'est exilés quelques jours le temps d'une superbe édition du Midi Festival, riche en découvertes tant auditives, culturelles qu'humaines. Un reportage en images et en mots qui tente de se rapprocher le plus possible des moments vécus, même si ce qui subsiste de plus proche c'est cette petite boule au ventre, cette gorge serrée et ce sourire malicieux aux lèvres qui sont les nôtres quand on repense à l'édition 2013. 



JOUR 1 



La première journée du Midi Festival démarrait et se terminait sur la Plage. Que demander de plus ? Soleil, bande de potes et bon son sont au rendez-vous sur la Plage du Marais dès 15h. On pose nos serviettes face à la mer et tandis que notre peau brunit doucement, Hervé Siard et Pornkid du Carmen (Paris) nous ambiancent tranquillement. Des morceaux chill au punk californien de FIDLAR, chaque son qui passe élargit notre sourire et on a le ventre qui pétille : on réalise peu à peu qu'on est bien là, qu'on va se prendre de nombreuses claques et se graver de beaux souvenirs. 


Le temps de se rafraîchir avec une douche et une bière (partenaires officiels de votre survie à Hyères) et l'on débarque à l'Hippodrome peu avant le début du set de Peter Hook. Le bassiste légendaire s'adonne d'ailleurs à une séance de dédicace avant de monter sur scène : une idole à la rencontre de ses fans. On rencontre même un fan surpris par la séance de dédicace, qui a couru au stand du Mot et le Reste pour racheter un exemplaire du livre du monsieur (alors qu'il en possédait déjà un à la maison) et s'empressa de se le faire dédicacer.


Peter Hook &  The Light : l'expérience mère



Ce concert représentait avant tout une chance inespérée de danser sur du Joy Division au milieu d'une foule sans que ce soit un remix blasphématoire en boîte de nuit. Et cette chance, Peter Hook nous la fait réaliser avec grandeur.
Nous étions tous réunis par l'amour porté à ce groupe majeur (on compte environ 45 tshirts Unknown Pleasures au km²) si magnifiquement ressuscité que l'on croirait pouvoir faire renaître Ian Curtis de ses cendres. 
Un voeu anachronique s'exauce : chaque fan se téléporte dans son adolescence, plus ou moins lointaine, et se rappelle le rôle que cette musique a pu y jouer et l'on retrouve cette colère du jeune âge, cette révolte, cette poésie douce posée au monde comme un ultimatum. L'on est partagés entre la joie de vivre un tel moment et le trouble adolescent en pleine renaissance, nous assénant de claques merveilleuses et réveillant une vieille vision du monde, celle que l'on avait avant de se conformer à l'univers. 
Peter Hook fait le show, ce qui peut paraître trancher avec l'esprit de Ian Curtis au premier abord. Mais l'on ne peut nier l'efficacité d'une telle façon de faire revivre le fantôme du groupe : c'est un hommage comme une fête. L'hommage émotionnel, plus proche de l'amitié qui a pu lier Peter Hook aux autres membres de Joy Division, a déjà été rendu avec le livre écrit par ce dernier. Peter Hook & The Light est une célébration, un banquet musical.   


The Horrors

Un autre groupe qui a marqué notre adolescence était présent ce soir là : The Horrors. Magnifique communion après avoir ressuscité Joy Division. Nos horreurs balancent les light à fond et le son crache et fait vibrer l’Hippodrome à tel point que l'on s'éloigne de la foule pour profiter du concert. Assis au loin, l'on a plus qu'à laisser remonter encore une fois les fantômes d'une adolescence tout en paradoxe, entre désespoir et certitude qu'un ailleurs, qu'un futur meilleur existe et qu'on l'atteindra. Nos chambres noires de collégiens sont derrière nous, l'ailleurs et le futur est devenu notre ici et maintenant : on communie avec les années passées, sous la poussière de l'hippodrome avec la meilleure bande son qui soit. 
Les quelques nouveaux titres joués sont plus solaires, toujours accompagnés néanmoins d'un peu de tristesse et de langueur, et l'on est apaisés de savoir que nos horreurs évoluent avec nous et sont les fidèles compagnons de notre jeunesse.  



Texte et photos : Jessyka

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