LE CLIP DE LA SEMAINE #69


Si vous n'avez pas passé les derniers mois loin de toute connexion internet à une sphère pas trop mainstream, vous avez forcément entendu parler d'Alt-J, ces quatre british sur lesquels l'on ne se serait pas retourné dans la rue mais qui produisent pourtant une musique des plus fabuleuses. On leur prête d'ailleurs souvent une remarque que l'on avait plus oser placer depuis longtemps, le fameux "je n'ai jamais entendu ça avant", totalement banni par l'ère du revival et la peur de se prendre en volte-face un violent "mais si, c'est complétement influencé par ce groupe de noise qui a été actif de 92 à 94 et a sorti deux maxis, t'es vraiment trop mainstream !".

Du côté d'Alt-J on ose sans complexe car ces garçons là sont vraiment penchés du côté de l'innovation. Ils ne créent pas forcément un nouveau genre - ou alors on attend que le nouveau Simon Reynolds en trouve l’appellation - mais fusionnent le meilleur des genres et les renouvellent dans leur laboratoire de sensualité, d'émotions et d'idées.
Car Alt-J conçoit pas la musique comme on l'aime chez TADOT, par le prisme de l'innovation ils mélangent intellectualité et émotivité pour faire réagir nos neurones et notre épiderme.
Frissonnante et retournante, leur musique est parfaitement retransmise dans le clip de Fitzpleasure réalisé par Guillaume Cagniard qui sublime leur musique par une succession d'images au fort potentiel esthétique.

Si le clip s'ouvre sur une constellation qui forme un triangle (forme chère à l'esthétique du groupe), l'on est à des milliers de kilomètres d'un énième clip hipster-related où le bizarre et le beau sont en fait hyper travaillés pour nous donner une impression d'intellectualité. Ici tout en vrai, de la beauté de ces voix aptes à faire monter les larmes au bord de nos yeux à celle des corps qui suivent le rythme, de la chair qui se plie au son.
Avec Fitzpleasure, l'on dirait qu'Alt-J a relevé le défi de nous offrir un énième clip qui redonne tout son sens au mot "génial" après, par exemple, le clip de Tessellate où le réalisateur Alex Southam avait modernisé et mis en mouvement la toile l'Ecole d’Athènes de Raphaël.

Jessyka


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