TAKE A DRAG OR TWO W/ LA FEMME

Marlon Mangnee et Sacha le duc du groupe La femme
Parfois quand tu as un webzine, il faut faire montre d'une bonne dose de culot. Et l'on a fait nos preuves le 20 avril dernier en parvenant à déloger de leur Q.G les deux membres de La Femme ci-dessus, Marlon et Sacha. Certes l'on a été introduites par le manager de Mustang (dont l'interview ne saurait tarder), mais c'était pour donner un petit côté viking à notre équipe. Tout ça pour dire que l'interview fût à l'image du concert, enrichissante et marrante. On vous laisse déguster !

Salut La Femme, enfin les garçons plutôt, comment ça va ce soir ?
Sacha : Tranquille, tout va bien !
La tournée se passe bien, pas trop fatigués ?
Sacha : Tranquille aussi ! On était à Marseille hier soir au Poste à Galène c'était très sympa.
Et ce soir vous le sentez bien ?
Marlon : On sent que ça va être une pure soirée !
Sacha : Avec Mustang en plus c'est une belle affiche.
Marlon : Oui on a déjà joué avec eux la semaine dernière et on s'est franchement bien marrés. Il risque d'y avoir des surprises ce soir !

Votre musique est assez visuelle, entre vos paroles frappantes et votre esthétique, est-ce que vous êtes influencés par d'autres formes d'art que la musique ?
Sacha : C'est autant de la musique visuelle que de l'image musicale !
Marlon : Je suis assez d'accord avec lui. Après oui, je pense que les gens sont jamais influencés QUE par la musique. Et nous on se cantonne pas dans la musique, on essaie de se conditionner à toutes les formes d'art : on monte des films, on fait des vidéos.

Et justement je pensais à votre dernier clip qui est autoréalisé, ça n'a pas été trop dur de mettre des images sur la musique ? D'autant que dans le cas de Paris 2012 il n'y a pas de paroles !
Marlon : Non ça a jamais été un problème ! Après ça dépend des chansons mais de manière générale non. T'avais raison quand tu disais qu'elle était visuelle parce que justement on imagine facilement l'histoire qui se cache derrière la musique. Donc non c'est pas difficile, il suffit d'avoir des idées. Le problème c'est surtout l'argent au final parce que dès que tu veux avoir quelques effets spéciaux il faut mettre la main au porte-monnaie !
Sacha : Parce que ça rapporte pas des masses de thunes un clip en contre-partie.
Oui YouTube est pas prêt de vous filer des sous...
Marlon : Après il y a possibilité de le monétiser mais bon il faut faire des millions de vues, on y est pas encore ! (rires) 

Toujours par rapport à Paris 2012, vous y croyez vraiment à l'apocalypse et tout  ce trip décembre 2012 ?
Marlon : C'est une drôle de question... On verra bien ? Non, on en a joue beaucoup parce que c'est 2012 mais si ça arrive on peut rien y faire de toute façon.
Sacha : Oui à la base c'est surtout parce qu'on avait vu les affiches du film 2012 et on trouvait ça choquant. C'est surtout un coup marketing pour faire de la thune cette histoire en fait !
Marlon : Paris 2012 c'était surtout une manière de faire un truc contemporain, d'avoir un titre avec une date pour pouvoir te dire "ça, c'est maintenant ! ".
Et si jamais elle devait arriver cette apocalypse, vous avez pas une petite idée de ce que vous feriez ?
Marlon : On irait sûrement dans un bunker !
Attention parce que les places sont chères !
Marlon : Ouais c'est pour ça il faut qu'on gagne au loto comme ça on pourra s'acheter des armes et un bunker !
Sacha : Non mais si c'est pas la fin du monde ce serait autre chose, une guerre ou des attentats. Il va se passer quelque chose mais on ne sait pas quoi !

C'est ok pour 2012, passons à Paris maintenant ! Même si vous êtes pas tous de Paris, on sent quand on écoute des chansons comme Télégraphe ou Antitaxi que vous êtes parisiens dans l'âme, vous êtes vraiment attachés à cette ville ?
Marlon : Oui oui, moi je viens de Biarritz mais ça fait cinq ans que j'habite à Paris. Aujourd'hui je me sens aussi bien parisien que biarrot. Tout le monde a beau répéter le cliché "il y a plein de cons" oui ok il y a des cons mais il y aussi plein de gens gentils et très intéressants. Finalement on y trouve son compte alors qu'une petite ville tu en as vite fait le tour ! Ah, Paris ! (soupir)

Dans une interview vous avez déclaré "On est le groupe des années 10", ce avec quoi on est assez d'accord ! Mais de votre point de vue, comment vous vous placez dans la scène contemporaine et plus largement dans le monde d'aujourd'hui ?
Marlon : On est complétement un groupe des années 10. Déjà parce qu'on va surtout opérer entre les années 2010 et 2020 normalement. Peut-être plus tard, si Dieu le veut. Même si on s'inspire souvent du passé, on veut apporter quelque chose de nouveau, on est pas du tout dans le trip revival ou quoi. Et puis années 10 tout simplement parce qu'on parle bien des années 80 donc dans trente ans on dira "les années 10".
Alors autant le dire maintenant ! 
Marlon : Oui, exactement ! Nous dans les années 10 on voudrait apporter de la nouveauté, faire des chansons qui marquent les générations, qui influencent plein de monde et qui créent un mouvement. Qu'il se passe un truc de beaucoup plus fédérateur quoi !
Et vous pensez que c'est possible dans le monde dans lequel on vit actuellement ?
Marlon : Oh, tout est possible !
Je dis ça parce que quand on pense aux années 60, 70, 80 - certainement un peu parce qu'on a le recul - mais on a l'impression qu'il y avait UN mouvement fédérateur tandis que maintenant ça s'éparpille et les gens sont de plus en plus différents.
Sacha : Je pense qu'on voit ça comme ça parce qu'on a le recul mais quand ils étaient en plein dedans c'était pas fou, c'était juste normal.
Marlon : Enfin si c'était fou, mais tout comme notre époque est folle. On a des bons côtés ! De nouvelles drogues, des matériaux informatiques de fous, Internet, des instruments qui ont évolué, tu peux enregistrer chez toi avec GarageBand ! Tout ça, les sixties ils avaient pas. Tu vois j'y pensais parce que j'avais pas forcément envie de vivre à cette époque là ! Je me suis que les années 40, les années 30, les années 1800, bon peut-être pas le Moyen-Âge mais en tout cas toutes les décennies du 20ème siècle je trouve qu'il se passe des trucs de ouf à chaque fois. Dans les années 70 il y avait les hippies, tu faisais l'amour et pas la guerre, après y a eut les rockeurs des années 80 et même les années 90 y avait les grosses rave party comme on rêve tous d'en faire !

Vous avez tourné aux États-Unis l'année dernière alors est-ce que vous pouvez nous dire comment est le public américain par rapport au public français et globalement comment votre musique est accueillie dans les deux pays ?
Marlon : C'est carrément différent ! Déjà parce qu'à l'époque en France les gens ils nous connaissent pas trop, ils sont pas entendus parler du projet alors ils se penchent pas dessus. Parce que souvent les gens ici attendent qu'on leur dise que c'est bien pour aimer le truc. Donc du coup on est allés aux E.U et dans le même temps il y a eut la sortie de l'EP qui a eut de la promo, des retours des blogs etc. Entre le fait qu'on tourne là-bas, qu'on s'y fasse un peu connaître et puis le relayage de l'EP c'est ça qui a fait prendre la sauce en France ! Après voilà on s'est pris en mains, on a pas attendus qu'un mec vienne nous chercher et nous dise "Viens, je t'emmène aux States!". On a dit "on y va" et on a bossé à fond pour, on a envoyé plein de mails pour trouver des dates etc.

A part tourner, quels sont vos projets pour les mois à venir ?
Marlon : On va faire des clips et terminer notre album !
Vous avez des clips en préparation donc ?
Marlon : Plus ou moins, en fait y en a plein qu'on veut faire ! Mais bon il faut de l'argent vu qu'on veut passer à des choses plus sophistiquées avec des effets spéciaux etc, un peu à la Harry Potter tu vois !
Et vous êtes pas tentés d'essayer de récolter des fonds pour vos clips avec des plateformes comme Ulule ou Kisskissbankbank ?
Marlon : Ouais j'ai vu que c'était pas mal foutu mais je me suis dit qu'on garderait cette option pour le jour où on serait vraiment dans la merde ! Parce que tu peux pas le faire tout le temps ce truc là, c'est un peu le joker. Si un jour on a un projet à financer et que vraiment c'est la dernière option on le fera mais c'est sûr que tu peux pas l'utiliser à chaque fois !

Le webzine s'appelle Take a drag or two, si vous pouviez tirer une taffe ou deux sur la cigarette de quelqu'un de connu, ce serait qui ?
Sacha : Peut-être celle de Bob Marley !
Marlon : Enfin là c'est pas trop une cigarette. (rires)
Sacha : Ouais mais c'est celle qui me donne le plus envie en tout cas !
Marlon : Celle de James Dean moi alors !


Propos recueillis par Jessyka et Alice S.