TAKE A DRAG OR TWO W / HYPHEN HYPHEN


Vendredi 16 Mars. Un train puis un tram m'emmènent, sous la grisaille, de Nîmes jusqu'à St Jean de Védas, où la salle Victoire 2 se situe, à proximité d'une zone commerciale un peu fade et d'un bal musette où l'alcool aurait bien pu nous mener en fin de soirée. 
Mais pour combattre la grisaille, on savait que ce soir là trois groupes se dédiaient à la tâche de faire réapparaître le soleil dans nos petits corps. Mais les Underground Railroad et leur post-punk ne réussissent qu'à nous procurer que quelques frissons. Quant à Shiko Shiko, ils nous font danser en fin de soirée mais l'on ne parvient pas à pénétrer leur univers un peu trop épique et surréaliste. Question de goût, indéniablement, car une large partie du public semblait pénétré par ce set étrange.
Pour notre part, le climax de la soirée était sans conteste le set des HYPHEN qui nous ont transportés vers des paysags ensoleillés, vers les plus belles photos de ton tumblr. Lorsqu'ils jouent les titres du premier EP (Chewbacca, I'm Your Mother), on est emplis d'une joie très adolescente, peut-être celle de les avoir connus à cette époque où - s'ils n'avaient pas goûté au fruit de la maturité - on sentait déjà dans leurs compositions la touche des grands groupes. Mais il faut connaître le frisson que procurent Atlas et Wild Patterns sur scène pour comprendre ce qu'est la touche HYPHEN HYPHEN. Une énergie tribale, une cohésion parfaite, une envie de tout donner au public et une façon de nous assurer que si l'on choisi de fermer les yeux ou de les garder grands ouverts, ce sera toujours aussi beau. Et le pire, c'est qu'ils vont encore s'améliorer.
On pourrait leur lancer des fleurs des pages web durant mais ça risquerait d'être un peu redondant pour vous, alors on va plutôt leur laisser la parole !

Salut les HYPHEN, on est ravis de vous retrouver ce soir, comment ça va ?
Bah écoute ça va !

Vous jouez ce soir à Victoire 2 pour l'édition hiver du festival 2+2=5 auquel vous aviez déjà participé en Septembre, ça vous fait plaisir de réinvestir la ville ?
On est super contents d'être là, en Septembre on avait été très bien accueillis au Secret Place. Il y avait une sacrée ambiance, le concert s'était super bien passé. Victoire 2 est une salle sympa à première vue !

Puisque vous le connaissez déjà, comment trouvez-vous le public montpellierain ? Plus ou moins bien que le public nîmois ?
On a fait la comparaison justement dans le camion en arrivant! Montpellier c'était pas mal, un public très réceptif, très positif et énergique. Mais Nîmes c'était un peu la folie, c'était la fête de la musique, juste après la féria, les gens étaient encore chauds. C'était génial !

Vous avez récemment enregistré un nouvel EP, Wild Union, qui sortira le 2 Mai : que représente ce second effort pour vous ?
Ce second EP on l'avait plus pensé comme un objet, une sorte d'épopée. Une espèce d'héroïne un peu androgyne qui vit, tout au long des chansons, des anecdotes.
D'accord, et du coup comment feriez-vous le lien avec le 1er EP?
Justement on l'a pensé de manière à ce qu'il apporte plus de profondeur, un nouveau relief et un nouvel aspect du groupe. C'est pour asseoir quelque chose de nouveau. Suite à ça on s'est dit que c'était plus un EP conceptuel, que ça n'intéressait pas assez les radios. Du coup on va sortir, en Novembre prochain, deux singles.
Et c'est des morceaux qu'on a déjà pu entendre sur scène?
On compose pas mal en fait, après on teste nos morceaux sur scène et on observe la réaction du public, on fonctionne comme ça. Ensuite on laisse mûrir les morceaux, on les retravaille et on sélectionne les deux meilleurs pour les enregistrer.


Et quel rôle joue la pochette pour ce second EP ? Elle montre le changement qui nous attend à l'écoute ?
On cherchait pour la pochette, à préciser l'esthétique de nos morceaux. On l'a faite nous même et on l'a mise en scène nous même. On l'a pensée de manière tribale car on vit en tribu, ça reflète ce qu'on est et on a aimé jouer avec ça. 

Puisqu'on parle esthétique, où puisez-vous l'inspiration concernant celle qui vous entoure sur scène pour les costumes, pour vos pochettes, vos clips ou toutes les photos de vous qui circulent sur le net ?
Puss et moi (Santa) on était au beaux arts, on a du coup été imprégnés par la culture artistique et ce même depuis l'enfance. Ensuite tous les quatre on adore manger des images tous les jours, on est des gros bloggeurs et on traîne tout le temps sur tous les Tumblrs du monde. Après pour le jeu de scène on a des influences comme Moebius des trucs très graphiques comme ça. On adore jouer avec l'image, on travaille beaucoup tout ce qu'il peut y avoir autour de nos morceaux.

Vous tendez donc à monter un live qui reflète ça ?
Oui disons qu'il se met en place petit à petit. Généralement c'est une sorte de guerre pour conquérir le public et essayer de transmettre le plus d'énergie par un cri ou un appel. Ce sont des émotions que l'on traverse qu'on aime partager avec les gens. Au fur et à mesure de la composition, on change le show parce que ce sont des émotions différentes et qu'on a envie de construire quelque chose de plus fort. On a tellement d'énergie que parfois il faut la canaliser. Du coup on a pas mal d'idées pour monter un super show, mais il nous manque encore des moyens.

Vous vous décrivez souvent comme une tribu, alors dîtes-nous, comment elle fonctionne ?
On a jamais établit de protocole pour ça, on se voit tous les jours, on est ensemble quasiment 24h/24, ça se fait naturellement. On répète tout le temps, on est tout le temps en déplacement et on est toujours dans une énergie créative. Si l'un de nous est un peu moins en forme un jour, il est forcément happé par l'énergie du groupe, c'est là que ça rejoint l'esprit d'une tribu. Ensuite on compose tous les quatre, on a chacun une part égale dans le groupe. On est très soudés ! 

En ce moment vous tournez, la sortie de l'EP approche mais est-ce-que vous avez d'autres projets dans les mois à venir ?
Oui on a pas mal de projets! En fait, hier on a joués pour le prix chorus, on aura les résultats le 31 Mars. On espère qu'on sera pris ! (ndlr : ce sont finalement les bordelais de Crane Angels qui ont remporté le prix)
Il y a aussi les sélections du printemps de Bourges le 27 Avril prochain. Donc beaucoup de projets, à coté de ça on attend avec impatience la sortie de l'EP, il y a un clip auto-réalisé qui sortira avec.
Il sera dans le même esprit que le précédent?
Non, il raconte plus une histoire, le premier c'était quelque chose de purement esthétique.

Vous êtes quand même sacrément jeunes et ça commence à marcher pour vous alors est-ce qu'après le chemin que vous avez parcouru  vous en arrivez à vous dire "je veux faire ça toute ma vie" ou vous pouvez imaginer qu'un jour vous allez vous poser et faire autre chose ?
Au moment où on a crée le groupe c'était pour ça de toute façon, pour en faire partie il fallait de l'endurance et se consacrer qu'à ça. Tu rentres, tu n'en sors plus et tu y consacres ta vie. C'est définitivement pour être un grand groupe !

Tant mieux pour nous ! Et le mot de la fin?
Tu me files une taffe? 
Quand tu veux !

Propos recueillis par Alice S. et Jessyka

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