Un Roman Français - Frédéric Beigbeder


"Dans notre monde blasé, seule l'innocence fait vendre."
Le type qui faisait un moonwalk vodka c'est Frédéric Beigbeder et, j'en suis certaine, vous n'avez pas pu le manquer cette année. Il nous avait laissés en 2007 après la sortie chez Grasset de la suite de 99 francs : Au secours Pardon. Sortant un roman tout les deux ans approximativement, on devait le retrouver cette année et ça n'a pas manqué. Seulement, à l'annonce de la publication (toujours chez Grasset) d'Un Roman Français toute la presse parlait d'un changement chez Beigbeder. Comment ça un changement ? Nous on l'aimait bien notre ex-publicitaire cynique et amoureux de la nuit ! Ce que voulaient dire les journalistes c'est que l'auteur avait acquis une certaine crédibilité.
Retour sur le roman français du lauréat du prix Renaudot.



Et tout compte fait on est heureux qu'il se soit fait incarcérer trois jours, et ce parce qu'on aime sniffer de la C. sur le capot d'une Bentley.
Beigbeder aurait-il enfin gagné en crédibilité avec cette œuvre ? Pour moi, oui.
On retrouve toujours notre ancien dénicheur de slogans de pub, ce qui est toujours aussi sympathique à lire. Et son cynisme. En gros, ce qui peut nous séduire chez Beigbeder.
Mais cette fois, c'est plus maîtrisé, plus vrai.
Peut-être est-ce du à une prise de conscience soudaine, qui viendrait donc de cette incarcération, comme un bon coup d'électrochoc. Peu importe, les faits sont là, l'écriture de Beigbeder a changé, pour notre plus grand plaisir.

 On retrouve toujours dans ce livre de bonnes références qui montrent bien que notre artiste est un homme sur-cultivé et surtout un bibliophile érudit.
Et on se régale de se plonger dans les souvenirs de ce type à la généalogie pleine de patronymes à rallonge.
Ce roman français expose l'autobiographie non chronologique de l'auteur, qui retrouve la mémoire durant son emprisonnement, alors que le malheureux est victime de claustrophobie. Cette autobiographie a ainsi été imaginée, mise en forme dans une cellule.


On aura aussi apprécié Frédéric Beigbeder en tant que Dj lors de son passage à la Féria de Nîmes en Septembre dernier. On retrouve un Roi de la Nuit agité, se prenant pour Feu Jackson ou Claude François en nous faisant danser sur Lenny Kravitz, Mika, la BO de Mission Impossible et autres tubes dancefloors. Mais pas de frasques ce soir là et il n'abusa pas de la vodka. Et si cette crédibilité nouvellement acquise venait d'une certaine sagesse ?

The Cat Claw
Jessyka

Photos : © The Selby

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