FRUSTRATION - UNCIVILIZED


Le deuxième album de Frustration. On en rêve depuis des mois en se repassant Relax (2008) en boucle jusqu'à en connaître toutes les notes, tous les tons et toutes les couches ; comme s'il faisait partie de nous. Le climax de l'attente ? Incontestablement le Jeudi 13 Décembre lorsque les parisiens-mais-pas-trop sont montés sur la scène du Trabendo pour nous présenter la nouvelle galette, nous faire frémir sur leurs "vieux tubes" et nous présenter leurs copains de Giuda, Dick Voodoo et Komplikations. Une soirée de laquelle tout bon auditeur ressort les jambes tremblantes, coincé entre l'envie de péter des gueules et d'embrasser le/la premier(e) venu(e).
Mais c'est patiemment que l'on aura attendu jusqu'à 4 février 2013, jour marqué par la sortie d'Uncivilized, classé BBO46 par la grande écurie rock'n'roll à la française Born Bad.
Alors, de quoi il parle ce nouvel album ? Peu importe. Sûrement d'amour (It's gonna be the same), d'emmerdes (Dying City), de mort (Assassination) et autres conneries. On s'en fout. Ce qui importe, c'est la façon dont ils le disent. Et c'est là que tu reconnais un grand album de rock. C'est violent mais c'est propre. C'est de la violence qui fait du bien, une rage qui délivre, un masochisme tendre. Un truc qui te ramène à tes instincts. Ca vient te titiller tous les organes et tu t'empêcheras pas de revenir à ces mouvements de tête, de pieds et de hanches qui s'étaient perdus en toi le jour où tu t'es mis à planer sur de la musique électronique.
Mais là tu planes pas : t'es en plein dedans. Droit au coeur de ce qui te retourne sans que tu saches pourquoi. Quelque chose que tu ne peux t'empêcher d'aimer inconditionnellement parce que c'est franc et puissant : ça te respecte, toi, auditeur. Tout est fait ici pour que tu prennes ton pied,  de la verve abyssale de It's Gonna Be The Same à l'addiction instantanée provoquée par Dying City en passant à grands coups de caisson par l'atmosphère déprimante in a charming way de l'éponyme Uncivilized.
Un disque qui te pénètre comme tu le pénètres, qui te traverse de part en part en te laissant la marque indélébile de sa poésie fantasmée, et pourtant si proche de la réalité de tes désirs.
Et c'est un putain de chef d'oeuvre. De l'énergie à revendre sur laquelle tu peux plaquer à gogo tes émotions de pantin ou d'homme libre. Pourquoi pas de femme libre aussi. Ici tout y est : un disque qui en veut et qui te fera déborder de désir.

Jessyka