Les Nuits de Fourvière offraient le 13 juillet dernier une affiche des plus alléchantes: d'un côté les très sympathiques National dont la réputation n'est plus à faire, et de l'autre, les fringants mais néanmoins talentueux Vampire Weekend. Mélange assez original, car on voit peu de points communs entre ces deux groupes, l'un délivrant un rock délicat et très travaillé, les autres préférant les mélodies pop tapageuses.
Part One: The National
Les National, qui avaient déjà joué la veille sur la même scène pour la Nuit Brooklyn aux côtés de Sharon Jones & The Dap-Kings, Dirty Projectors et St. Vincent arrivent sur scène à 21h pile, acclamés par une foule enjouée. Le groupe avait en effet déjà montré son attachement à la ville de Brooklyn, en invitant sur la compilation Dark was the night des groupes brooklyniens tels que Grizzly Bear, TV On The Radio, Yeasayer ou encore Beirut.
Dès les premiers titres joués, le chanteur Matt Berninger se débarasse de sa veste qu'il nous confie enlever pour la première fois sur cette tournée et il est sûr que cela ne va pas apporter un brin de fraîcheur au public, déjà bien animé pour un début de première partie, bien que la majorité de l'auditoire semble s'être déplacé pour leurs successeurs pour cette soirée.
Greffé de trois musiciens (deux cuivres et le violoniste Padma Newsome, également clavériste, arrangeur et orchestrateur du groupe), la totalité de leur dernier album High Violet est jouée avec une précision quasi parfaite. Tour à tour, les membres du groupe nous remercient à la fin de chaque chanson, on n'en demandait peut-être pas tant mais c'est toujours appréciable, et on sent bien qu'ils sont heureux de jouer ici.
Et il faut dire que le cadre merveilleux y est sans doute pour beaucoup, je m'émerveille à chaque concert que je passe dans ce théâtre romain au charme intemporel.
Le magnifique Baby We'll Be Fine de leur second album Alligator satisfait les fans, et semble même toucher les plus suspicieux. La voix grave du chanteur donne le ton, et le reste des musiciens suit. Matt Berninger crie, hurle dans son micro des paroles mélancoliques mais avec une sincérité désarçonnante.
Avant de repartir après leur rappel, le bassiste Aaron Dessner remercie une dernière fois le public et le festival en français, et le groupe quitte la scène et les fans à la fois enchantés mais déçus de ce départ un peu précipité pour laisser place à la seconde partie.
On retiendra des National une représentation millimétrée, sans débordement aucun, mais d'une qualité incontestable.
Runaway
Anyone's Ghost
Bloodbuzz Ohio
Baby We'll Be Fine
Squalor Victoria
Afraid Of Everyone
Available
Little Faith
Conversation 16
Apartment Story
Abel
Green Gloves
England
Mr November
***
Fake Empire
Terrible Love
Part Two: Vampire Weekend
Les Vampire Weekend passent après ce rock propre et éminent, débutant leur set tout aussi vif que leur musique avec un Holiday tonitruant. Dès le début, Chris Baio, le bassiste, effectue des pas de danse avec entrain et continuera ainsi jusqu'à la fin du concert en s'accordant tout de même quelques pauses bien méritées. Ezra Koenig nous demande si nous passons de bonnes vacances et repart en chantant White Sky, titre plus posé et le public martèle en choeur les nombreux Woooohooooo, guidé par le chanteur au sourire malicieux. Le célèbre artwork de leur album Contra est alors déroulé, et les yeux de la jeune femme blonde s'illuminent et se tintent successivement de bleu et de rouge. Cette pochette fait d'ailleurs beaucoup parler d'elle depuis quelques jours, faisant l'objet de discordes, le groupe ayant apparemment utilisé cette photo sans accord (plus d'informations ici).
Le groupe enchaîne les titres de leurs deux albums et nous gratifie même d'un I Stand Corrected et puis d'un M79. Le sourire collé aux lèvres, le batteur se déchaîne, prend la foule en photo, et joue impeccablement bien.
La soirée se termine et la tradition du festival est respectée: le public jette les coussins sur la scène sans s'arrêter, et les membres du groupe ne manquent pas de jouer avec et de les relancer.
A la fin de leur set et en cette veille de fête nationale, Rostam trouve malin de jouer sur son clavier l'air de La Marseillaise. Au groupe ensuite de reprendre les choses sérieuses avec le calme Mansard Roof et un Walcott un peu plus probant. On regrettera l'absence de The Kids Don't Stand A Chance et I Think Ur A Contra, les deux titres qui terminent respectivement leurs deux albums.
Setlist:
Holiday
White Sky
Cape Cod Kwassa Kwassa
I Stand Corrected
M79
Bryn
California English
Cousins
Taxi Cab
Run
A-Punk
One (Blake's got a new face)
Diplomat's son
Giving Up The Gun
Campus
Oxford Comma
***
Horchata
Mansard Roof
Walcott
Au final, une très bonne soirée avec des National de toute classe suivi d'un concert frais et léger, malgré une association peut-être pas des plus judicieuses tant les univers des deux têtes d'affiche sont différents.
The Cat Claw
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