Les Grizzly Bear ont signé cette année un album-buzz ( j'aime faire des pléonasmes ): Veckatimest est leaké à peine 6 jours après enregistrement et l'édition vinyle limitée est liquidée en un temps record. Et pour cause, ce troisième opus était attendu de pied ferme par la population indie.
La première chose qui nous vient à l'esprit en écoutant Veckatimest, c'est la lumière qui y règne. Chaque morceau contient un rayon assommant, une montée rocambolesque vers l'extase.
Des mélodies transcendantes se mêlent à des parties plus pop, donnant un album parfaitement travaillé de fond en comble, avec des effets très recherchés qui ne nous laissent donc pas de marbre. Violon, orgue, choeurs, synthé; Veckatimest est un album d'une richesse instrumentale exceptionnelle.
A la manière des Fleet Foxes, ils réinventent la musique folk psychédélique.
Et cela débute avec Southern Point, un morceau rappelant le lyrisme de notre bien aimé Devendra Banhart. Après un démarrage qui nous tient en haleine, on monte rapidement vers une envolée de toute beauté avec ses cordes en cascade et ses violons.
Two Weeks est indéniablement un de mes titres préférés de l'album. Et comment ne pas être littéralement transporté par ses quelques notes de piano, comment s'empêcher de reproduire son rythme entraînant avec son pied, ce rythme qui colle parfaitement aux premières paroles, "Save up all the days / A routine malaise / Just like yesterday / I told you I would stay"?
Avec une sublime entrée en matière, All We Ask permet à la batterie d'acquérir (enfin) ses lettres de noblesse, en lui faisant accomplir monts et merveilles.
Fine For Now est un morceau au moins aussi jouissif que Tiger Mountain Peasant Song des Fleet Foxes. Avec ses rebondissements incessant, on retrouve bien cette hésitation, ce mouvement chancelant dont il est question avec les "We're all faltering, how do I help with that ?".
Cheerleader, single des plus réussis, nous embarque loin, là où règne la plénitude. Prouesse accomplie notamment grâce aux harmonies vocales exceptionnelles et un jeu de batterie talentueux désormais confirmé.
Chanson sans doute moins accessible que les autres, Dory continue de nous toucher avec des guitares sèches aux sons toujours aussi intriguants.
Première écoute de Ready Able: Disneyland sait désormais où trouver son générique pour sa prochaine pub; la chanson débute avec des sonorités dignes d'enchantements, et s'étirent jusqu'à un splendide tourbillon interminable totalement enivrant. Et c'est pourtant une sorte de romantisme noire qui est au cœur de cette chanson.
Fin d'album un peu moins florissante, avec les plus calmes About Face et Hold Still, aux rythmes empruntés au jazz.
Mais les guitares saccadées sur While You Wait For The Others se laissent écouter avec admiration, et sauront vous redonner la pêche à coup sûr.
I Live With You synthétise le désir de créer des chansons intemporelles, et surtout aux sonorités hors du temps.
L'album se termine avec Foreground, balade au piano toujours sublimée par la voix d'Ed Droste, de quoi constituer la conclusion parfaitement adéquate pour ce chef d'œuvre.
Les Grizzly Bear ont réussi à casser la répartition des tâches afin que chaque membre soit un élément clef, créant ainsi une harmonie parfaite, un son nouveau. Ceci donne Veckatimest, un disque tout simplement fabuleux, dont ne se lassera pas de si tôt.
The Cat Claw
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