Primary Colours - The Horrors

 Belles Horreurs

Nous voici au 24 Décembre, l'apogée & la fin du calendrier de l'avent alors de qui d'autre que les Horrors aurions-nous pu parler ? Certains dirons Animal Collective, Franz Ferdinand etc... et on les excusera mais une chose est sûre nous camperons sur nos positions : les Horrors ont marqué l'année 2009 au fer rouge. Déjà, combien de personnes sont toujours dégoûtés de leur annulation à la Route du Rock ? Et puis, je m'adresse ici à la gent féminine, ils ont remporté l'oscar des plus belles jambes et boucles de ceintures (la photo parle d'elle-même).

Enfin, ce qu'on a le plus apprécié chez les Horrors c'est cette petite chose de forme circulaire sortie le 4 mai dernier et composée de 12 titres d'excellences. Oui, voilà, en fait c'est de leur album qu'on va parler. Parce que Primary Colours c'est pas une blague quand-même.

Mais, en fait, les Horrors on aurait pu ne pas les aimer du tout ! C'est vrai, ils ont ce look emo des groupes de pseudo rock'n'roll qu'on déteste.. mais se fier aux apparences aurait été une grave erreur. Déjà, un premier album très réussi nous serait passé sous le nez et toute l'énergie de Count In Fives ne nous aurait pas été transmise ainsi que l'irréfutable potentiel de titres comme Sheena Is A Parasite, She Is The New Thing ou Jack The Ripper. Notre deuxième grave erreur aurait été de manquer, ce 4 mai 2009 donc, leurs couleurs primaires aux tons de Who Can Say et Sea Within A Sea.


Les cinq garçons en noir commencent par nous couper le souffle avec un très émouvant Mirror's Image qui choque par sa maturité et son ambiance calme alors qu'on été habitués à des Horreurs pleines de colère qui s'agitaient sur leurs instruments et à un Faris constamment en pleine scène de ménage. 

Three Decades flirte avec une ambiance psychédélique et son titre n'est pas sans rappeler le Decades de Joy Division. Et, si ce morceau n'est pas trois fois mieux, il n'est pas pire et s'inscrit dans la lignée des grands titres du groupe aux côtés des plus fameux de l'étrange maison.

On apprécie le rythme binaire de Who Can Say et la voix presque parlée de Faris qui se laisse emporter par une musique feutrée et étouffante (de façon agréable, toujours). Do You Remember rappelle un peu nos premiers émois avec les Horrors, cette façon de nous plonger dans le coma à chaque écoute en plus.

New Ice Age nous ouvre les portes vers l'incontestable talent du groupe : le titre s'ouvre lentement avant que la voix faible de Faris ne vienne nous réveiller pour nous amener au pays du temps qui passe ("Time is ticking : tick, tick, tick, tick, dead") sur un rythme haché et d'une rapidité sans excès.

Scarlet Fields relève du pur bijou psychédélique et évoque l'effondrement dans un sommeil profond, fiévreux ("Collapse into dream"). La voix de Faris n'adhère pas totalement à la musique (je vous épargne l'image du post-it usé qui vient de me passer par la tête) ce qui donne une dimension de séparation qui, finalement, colle bien aux paroles.


I Only Think Of You évolue dans une ambiance apaisante qui redouble à l'entrée en piste de Faris, tout déboussolé qu'il est à force de penser à la même personne. Mais la chanson représente bien les émotions lancinantes qu'apportent ce genre de situations et ce pendant sept minutes et sept secondes à haute altitude.


I can't control myself semble être tout ce qui reste de Strange House chez les Horrors et on ne s'en plaint pas puisque le titre s'inscrit dans une atmosphère colérique qui n'éclate pas comme si, au final, Faris avait réussi à se contrôler.



S'en suit l'éponyme Primary Colours qui se laisse écouter religieusement  et annonce parfaitement la beauté de Sea Within A Sea. En effet, avec ce deuxième opus les Horrors se signent pas seulement le meilleur album de l'année mais aussi le plus beau final. L'écoute se fait plus que religieusement, elle relève presque du culte. On pense au Velvet Underground grande époque et on s'émerveille devant l'évolution du morceau : on passe d'un instrumental lancinant & oppressant au chant magistral de Faris, qui apparaît comme un prophète sur cette musique abrasive. Comme un culte, l'écoute continue et on entre dans une dimension synthétique planante de psychédélisme et évoquant la transe. C'est à la fin de cette transe que les choeurs entrent en jeu et nous désarment. Ensuite, le titre s'éteint lentement, comme la fumée qui s'en va et le vide ne semble plus supportable.

En définitive, les Horrors signent avec Primary Colours une oeuvre remarquable et une belle association de calme, de volupté, et d'une colère qui semble avoir été apaisée. Les Horrors ont changé, et inspirent désormais le respect.

On applaudira également l'artwork de l'album, dont le flou artistique n'est pas sans rappeler Pornography des Cure.

Jessyka

3 commentaires:

  1. Non non et re-non! Je me bats depuis plus de trois ans contre cette déclaration: les Horrors n'ont PAS un look emo. Slim + maquillage + mèche dans les yeux n'est pas automatiquement égal à emo. Ils sont garage au sens 60s du terme.

    Donc stop les clichés sur ces messieurs. A part ça bon article :)

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  2. ouais !!
    et puis faris est tellement adorable, je l'ai rencontré, nous avons parlé, il est tellement sensuel.

    je suis tombé amoureux dès la première parole.

    je te souhaite de le rencontrer !
    même si ce n'est pas très abordable pour une jeune fille de ton age !

    bises amicalement,
    Edouard

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  3. Haha c'est quoi ce concours des plus belles jambes/boucles de ceinture ? Débilos. En tout cas ils ont vraiment beaucoup de talent, une personnalité et un univers très ancré, je suis totalement fan. Et puis en live ...!
    Très bon article en tout cas :)

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