TAKE A DRAG OR TWO W / ADAM KESHER



Avec leur second opus, Challenging Nature, sorti à la toute fin de l'été, les bordelais d'Adam Kesher ont montré qu'ils endossaient aussi bien la casquette du bon groupe de rock que celui d'électro. Avec un son électro pop qui penche de plus en plus vers le dancefloor, ce dernier album prouve que la France n'a pas dit son dernier mot et peut encore faire danser quelques bonnes générations avec de tels groupes.


En cinq mots, comment définiriez-vous votre musique ?
Gaëtan  (guitariste): Cinq mots? Ca peut être une phrase? Vas-y Julien, commence.
Julien (chanteur): Sensuelle
Gaëtan : (sourire) Bon alors sensuelle, ensuite? Sensuelle et... Cool, je dirais, mais cool dans le sens beat generation. C'est dur! Sensuelle, cool...
Julien : Disco?
Gaëtan : Ouais, disco!
Julien : Pop!
Gaëtan : Pop?
Julien : Ouais.
Gaëtan : Ouais, pop!

Le meilleur concert auquel vous ayez assisté ?
Gaëtan : Euh, j'aurais plusieurs réponses!
Julien : Moi c'était Arab On Radar, un groupe de noise. C'est un des premiers concerts que j'ai vu, c'était incroyable! Les types ils font du noise rock'n'roll et en lumière ils ont des lumières blanches comme ça (il montre son visage de profil) qui leur éclairent le visage et du coup ils ont des gueules, on dirait des sortes de spectres! C'est hyper dynamique y a des guitares hyper stridentes qui font comme des grosses abeilles enfin ça fait penser à ça.
Gaëtan : Y a pas longtemps on a vu un truc de Steve Reich, c'était à Paris. C'était juste des musiciens du conservatoire de Paris qui jouaient et j'avais jamais vu de musique contemporaine en live et c'était hyper bien, j'ai vraiment adoré!

Une chanson que vous auriez voulu écrire ?
Gaëtan : I'll Be Your Mirror du Velvet Underground qui est un de mes morceaux préférés que je trouve super beau parce que je trouve que les paroles et la musique interagissent super bien et surtout à la fin quand y a les carillons avec Nico qui chante "I'll be your mirror" et que par-dessus y a Lou Reed et John Cale qui répondent "Reflect what you are" et je trouve ça tellement beau et tellement juste! Voilà, c'est le morceau que j'aurais aimé faire.
Julien Perez: Moi ce serait Sea Song de Robert Wyatt, c'est un morceau hyper beau.

Vous jouez avec Minitel Rose ce soir, vous aimez leur musique ?
Gaëtan : On avait déjà joué avec eux à Lille mais j'avais pas été hyper enthousiasmé après je pense qu'on n'a pas du tout la même façon d'appréhender les choses, eux ils ont une musique qui est beaucoup plus électronique, en même temps j'ai discuté avec eux y a pas longtemps et ils disaient que maintenant en live ils avaient un batteur avec eux et ça avait vachement plus la patate et du coup je suis assez impatient de voir ce que ça peut donner.

Que pensez-vous de la scène française actuelle ?
Julien : Ben y a des groupes super bien (rires)! Comme nous! Puis y a aussi Phoenix et pas mal de trucs qu'on aime vraiment. Et puis le truc qui est assez encourageant c'est que y a de plus en plus de groupes français qui réussissent à s'exporter et à chanter en anglais sans que ce soit perçu comme une fuite ou une trahison et ça c'est plutôt chouette.
Gaëtan : Ouais, y a vraiment de très bons groupes disco, et puis je suis assez d'accord sur le côté un peu tabou qui pouvait y avoir avant à vraiment jouer le jeu d'une musique anglo-saxonne jusqu'à chanter en anglais etc. J'ai l'impression que de plus en plus de groupes comment à en avoir plus rien à foutre de ces histoires de quotas pour les radios et je trouve ça très bien parce que c'est très dure de chanter en française et ça évite que la plupart des gens se tournent vers la variet et tout ça.

Vous avez des rituels avant de monter sur scène ?
Julien : On se serre dans les bras, on s'encourage.
Gaëtan : Ouais, on fait un hug général!

Qu'est-ce que vous écoutiez quand vous étiez petits et qu'est-ce que vous écoutez en ce moment ?
Julien : Moi quand j'étais petit, mais quand j'étais vraiment petit parce que c'est assez honteux et après je suis devenu fan d'Oasis parce qu'il y avait un morceau dance qui passait à la radio et ça criait "OASIS OASIS" et je m'apercevais qu'ils faisaient "Oasis" et donc que c'était le groupe Oasis alors du coup j'ai acheté le disque et c'était pas du tout ça (rires) mais j'ai vachement aimé et du coup je suis devenu fan. Mais en ce moment, ce que j'écoute beaucoup c'est le dernier album d'Ariel Pink et les disques d'un mec qui s'appelle Kurt Vile.
Gaëtan : Quand j'étais petit, c'est un peu honteux aussi, j'étais très fan de Queen. Et en fait ils ont un morceau qui s'appelle Radio Ga Ga et comme je m'appelle Gaëtan, plein de gens m'appellent Gaga et j'étais persuadé que c'était un morceau qui était pour moi, qu'ils l'avaient écrit pour moi! Bref donc voilà j'étais très fan de Queen étant petit. Et aujourd'hui, ce que j'écouterais... Ben lundi ce que j'ai écouté à la maison c'était Nancy Sinatra et Lee Hazlewood.




Que pensez-vous du téléchargement illégal ?
Gaëtan : Je trouve ça très bien. Et je pense pas que ça nuise à la musique, c'est un peu comme le tabagisme passif , c'est-à-dire que c'est une bonne raison pour certaines personnes d'arriver à leurs fins ou en tout cas de justifier la crise de la musique aujourd'hui et je pense qu'on a assez dit que c'était pas chiffrable et du coup de dire que c'est ça qui nous nuit je pense qui c'est totalement faux. Après, j'aurais deux points de vue sur la question. Par rapport aux utilisateurs de mp3: ce qui y a de génial c'est que ça permet de découvrir plein de choses! Moi j'ai découvert plein de groupes en téléchargeant, parce que je pouvais les télécharger justement illégalement à une époque où c'était pas encore légalisé et ça m'a permis de découvrir plein de choses et ça m'a pas empêché pour autant d'après acheter des disques. Et en même temps y a aussi quand même l'idée de ce que représente internet mais ça c'est les risques d'internet. C'est une sorte de flux continu d'informations où ça devient difficile de faire le tri et c'est vrai que y a la notion d'album qui est remise en question avec le téléchargement parce qu'on télécharge morceaux par morceaux et ça je trouve ça un peu dommage parce qu'un album mérite qu'on y passe du temps.
Julien : Après d'un point de vue économique ça peut être une bonne chose parce que ça a un peu rétabli l'équilibre entre les groupes et les labels qui ne sont plus tout puissants comme avant et ça permet aux groupes de pouvoir faire des propositions artistiques un peu plus courageuses. Quand un disque a la côte sur internet et que beaucoup de monde le télécharge à la fin les groupes finissent par en vivre parce que les gens achètent les disques ou viennent aux concerts.

Quelle était la dernière fois que vous vous êtes dit "Je ne referai plus jamais ça" ?
(rires)
Gaëtan : Je cherche, vas-y!
Julien : Je crois que c'était l'autre jour, j'ai pris un sandwich à Subway et je m'étais dit que je remangerai plus jamais ça!
Gaëtan : Y a beaucoup de choses mais on va dire un truc général. Par exemple j'adore lire et avant j'essayais de me forcer d'aller jusqu'au bout des bouquins tout le temps. Et en fait on perd un temps fou quoi! Si un bouquin nous plaît pas il faut laisser tomber et passer à autre chose. Je pense que dans la vie il faut essayer avant tout de consacrer le temps qu'on a, parce que le temps c'est peut-être la seule chose qu'on possède, aux choses qui nous intéressent et pas perdre du temps à essayer de respecter des choses.

Une ville dans laquelle vous rêveriez de jouer ?
Gaëtan : Une ville où on n'a jamais joué et où on aimerait jouer? Plus qu'une ville, ce serait certains festivals, pour le prestige que ça représente par exemple je pense aux All Tomorrow's Parties qu'il peut y avoir en Angleterre, le Primavera ou le Benicassim qui sont des gros festivals et je pense que pour nous ce serait la preuve qu'on a grimpé d'une étape dans l'histoire du groupe. Après on va jouer à Lisbonne et on est allés au Portugal y a pas longtemps et on a adoré, et du coup on va jouer pour un festival.

Quels sont vos projets pour le groupe ?
Gaëtan : Les projets pour l'immédiat? On a quelques clips qui sont en préparation. Voilà c'est assez concret, on se projette pas des années et des années devant nous!



6 commentaires:

  1. Ah, sans vouloir faire mon casse-couilles avec les fautes d'orthographes (quoique, c'est Nadège qui a écrit l'article si j'ai bien compris, donc je suis dans mon droit) mais le Velvet Underground c'est John Cale et pas John Cage, John Cage il est mort.

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  2. Ahem, merci Guillaume, Nadège n'est donc pas infaillible !

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  3. Et c'est vraiment Kurt Weill ? pas Kurt Vile ?

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  4. AH BEN SI. Ben merci l'anon du coup hein (et Heard aussi), et désolée pour mon manque d'attention. Bisous.

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  5. Tu sais bien que tout le plaisir est pour moi.

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  6. Sinon Adam Kesher c'est si bon, comme un bon bordeaux.

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