Arctic Monkeys @ Zenith Sud, Montpellier

Les Arctic Monkeys c'est un peu le groupe référence des adolescents et des jeunes adultes, qu'on soit un fan admiratif, une groupie d'Alex Turner ou un des nombreux "fans" connaissant seulement les tubes tels que Fluorescent Adolescent. Alors quand ils ont annoncé une date au Zenith Sud de Montpellier c'est un peu toute la jeunesse indie du sud de la France qui s'est rassemblée, dont l'équipe de Take A Drag Or Two fait partie.

On arrive vers 14h15 et une trentaine de personnes se trouve déjà devant la salle (et derrière, à attendre de voir leurs idoles), nous nous mêlons à eux en attendant l'interview avec les Mystery Jets, que vous pouvez (re)lire ici, et revenons beaucoup plus tard ce qui ne nous empêchera pas de trouver une place convenable dans la file. L'attente est longue, la fouille un peu trop poussée mais on finit par rejoindre la salle après s'être désaltéré. Commence ensuite un dur combat pour y voir quelque chose, parce qu'être de petite taille en fosse c'est pas vraiment un atout. On finit par trouver une place au 4ème rang, avec un champ de vision qui s'étendra de Kai à Blaine pour les Mystery Jets.

Les Mystery Jets débarquent et mettent l'ambiance, ils jouent les incontournables Two Doors Down et Young Love. Kai se révèle être une bête de scène, peut-être lui qui a tant agité le peuple de la fosse. Ça pogote, ça pogote et on manque de tomber plusieurs fois. Je perds mes chaussures mais nevermind, ils jouent les nouvelles chansons et c'est le coup de cœur. Mention spéciale pour Flash A Hungry Smile mais l'ensemble est très travaillé, peut-être moins adolescent mais on sent toujours le charme des premiers albums. On attend avec impatience la sortie de l'album. Les MJ nous quittent sur un magnifique Behind The Bunhouse et on regrette qu'ils ne jouent qu'une demie-heure tellement leur prestation était bonne. On espère les revoir très vite, et en tête d'affiche cette fois.

 On attend ensuite les gars de Sheffield et réussissons à atteindre le deuxième rang. Ils arrivent, nous saluent brièvement et commencent par un Pretty Visitors électrique sur lequel on s'écorche la voix. L'enchaînement avec Brianstorm est magistral, on retrouve l'énergie de leurs débuts après la musique "pleine d'ombres" du dernier album, comme dirait Kai des Mystery Jets. On continue à se remémorer leurs jeunes années avec This House Is A Circus et un Still Take You Home qui invite aux pogos et qui nous fait reculer de plusieurs rangs. Vient ensuite Red Right Hand, la sublime reprise de Nick Cave And The Bad Seeds qui a servit de b-side à Crying Lightning.

My Propeller arrive et c'est là que le concert devient vraiment intéressant. Tout le mystère du dernier album nous apparaît ici, je ne vois même plus les musiciens mais ils m'emportent tout de même et je me surprend même à fermer les yeux et à chanter, malgré l'agitation de la fosse. La magnifique Crying Lightning arrive enfin : Alex prend sa voix de séducteur, la musique se fait mystérieuse et le public est réceptif.
Ils jouent ensuite la magnifique b-side de Cornerstone : Catapult. Elle se révèle parfaite en live et les fans les plus admiratifs entonnent les paroles alors que d'autres n'en connaissent même pas l'existence.
On a du mal à repartir énergiquement sur The View From The Afternoon, je me contente de chanter et me réveille sur I Bet You Look Good On The Dancefloor, leur prestation, violente et maîtrisée, nous ferait presque regretter les adolescents fluorescents qu'ils étaient.
On se repose sur la tendre Cornerstone, malheureusement un peu coincée entre Dancefloor et un Potion Approaching violent du côté de la fosse. If You Were There, Beware est une déception pour moi et le plus gros défaut de leur set car on s'ennuie un peu après deux minutes d'une langueur à laquelle on ne s'attendait pas.

Heureusement, The Jeweller's Hands arrive et toute l'ombre de la musique des Monkeys se déverse sur nous. Je porte un regard admiratif vers eux car c'est une des seules chansons sur laquelle je pourrais vraiment admirer le spectacle. Cependant, sur scène il ne se passe pas grand chose et les AM ne partagent pas avec le public, seul le son chaleureux de leurs instruments et de la voix d'Alex nous lie un peu.
Do Me A Favour fait une bonne transition entre le mystère de The Jeweller's Hands et la turbulence annoncée par When The Sun Goes Down. Le titre phare du premier album nous permet d'évacuer toute l'énergie accumulée depuis Dancefloor mais les Arctic Monkeys eux ne changent pas, c'est à se demander s'ils ressentent la musique qu'ils jouent.

Secret Door arrive, calme et apaisante jusqu'à l'explosion des confettis blancs et dorés. On regarde la scène émerveillés comme des enfants et les singes paraissent se réveiller, je ressens pour la première fois la sensation de partager quelque chose avec ces musiciens de talent. Malheureusement, la fin est proche ! C'est déjà l'heure du rappel qu'ils exécutent en jouant l'incontournable Fluorescent Adolescent, on chante du début à la fin et on sourit en se rappelant les singes de 2007. Ils nous quittent après un 505 un peu décevant dans le sens où la fin se fait sentir dès les premières notes de la chanson.

Cette soirée passée en la compagnie des Arctic Monkeys fût donc impressionnante par le mélange réussis des titres d'Humbug et des précédents albums mais décevante du point de vue de la prestation scénique des singes, qui restent stoïques sans faire ressortir vraiment les émotions de leur musique. La prestation scénique des Mystery Jets était par contre à saluer car ils ont su maîtriser parfaitement l'espace pour nous faire danser, rêver mais aussi simplement admirer la beauté de leurs titres, qu'ils figurent sur les précédents albums ou celui qui reste à paraître.

Jessyka

photos: Maylis