THE FEELING OF LOVE : Là-bas c'est naturel


Nîmes et Metz, à peu de choses près et en dépit des 700km qui les séparent, ne sont pas des villes si différentes. Les mentalités le sont, Sud et Nord s'opposent comme sur les terrains de sport et dans les TV réalité vomitives, mais ces deux villes tristes forment des jeunes gris qui se rattachent au rock'n'roll pour donner un peu de sens à leur dégoût de cette vie made in France profonde. C'est ainsi qu'en ne s'exilant pas tout de suite, ces musicos blasés sont devenus piliers de leur Grande Triple Alliance Internationale de l'Est. Le nom passerait crème pour un réseau de prostitution mais rassurez-vous, les seuls coups de hanche sont ici donnés par la danse. 

Henri

Alors quand The Feeling Of Love débarque dans notre ville grisonnante, ayant viré ses touristes et accueilli le désespoir automnal, on redevient les kids retranchés près de la platine vinyle dans notre chambre d'ado. Les souvenirs d'une décennie achevée (80s, 90s, 00s : choisi la tienne) qui avait accueilli notre adolescence reviennent au galop dans notre mouvement de transe. On se libère le Cheveu. Les hanches deviennent malléables. Un genou en avant, l'autre lutte pour le rejoindre. Le buste fait des va-et-vient amoureux en essayant de se calquer sur le rythme imposé par la batterie de Seb Normal

Seb Joly cachant le batteur Seb Normal
La sensation d'être dans notre bulle d'ado revient lorsque le trio devenu quatuor joue, en hommage à feu Lou Reed, le fameux Run Run Run. Précisément la chanson du Velvet qui a donné son nom à ce fanblog. Et précisément de quoi redonner un peu d'espoir, de quoi raviver le sentiment d'appartenance quand les questions viennent embrumer si souvent le quotidien. Ça met force de cohésion au Bada Bing, bar culturel qui accueillait le concert, et cette petite famille nîmoise pétille comme si elle chantait "long live rock'n'roll". Quand les FOL achèvent leur prestation, le public n'est pas d'accord. Il faudra l'intervention de Lorraine, patronne du bar, et de son frère Mathieu, boss chez Come On People, pour faire durer un peu plus ce moment comme cet endroit en mérite tant. 

Guillaume A.K.A Bobby
Et puisqu'on parle famille, on a demandé à Guillaume Marietta d'imaginer une baston entre La Grande Triple Alliance Internationale de l'Est et ICEBERG (Collectif bordelais). Il nous explique que ses adversaires "débarqueraient avec des bouteilles d'un litre cinq remplies de pastis" alors que lui et ses gars seraient "simplement armés de bouteilles de bière". Les premiers saouls seraient donc les bordelais, alors plus agressifs, mais les mecs de l'Est feraient bien mal en cognant avec leurs bouteilles de binouze. On ne sait pas qui serait le plus amoché et qui jouerait au hooligan mais on sait que "tout ça finirait en câlin". Car, d'après Guillaume, "les mecs d'ICEBERG sont profondément gentils" et les Feeling Of Love essaient de leur côté d'être "moins haineux". 


Photos et texte par Jessyka.

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