PANTIERO 2012 - JEUDI SOIR


Jeudi 9 Août 2012 signe le début de notre périple musical à travers cette nouvelle édition du festival cannois Pantiero. Ouvert la veille avec une soirée hip-hop que nous avons manquée avec regret, le festival sudiste au top avec le MIDI nous propose une programmation mêlée de découvertes et d'artistes reconnus du plus grand nombre. Ce soir là, le palais des festivals s'apprêtait à être retourné par Mina May, Light Asylum, Future Islands et les très déjantés et réputés Crystal Castles. Nous ne nous attendions par au quart de la moitié de ce qui allait se dérouler devant nos yeux.

MINA MAY :
New Age Of Rock'n'Roll


Les français de Mina May ouvrent le bal avec ce qui se révélera être un bain sanglant de rock'n'roll justement dosé. Quitte à heurter le public cannois, ces quatre toulonnais y vont franchement en nous servant au mieux leur rock percutant à mi-chemin entre le meilleur des décennies passées et le meilleur de ce qui se fait actuellement en matière de rock. On oscille entre moments planants et dansants, les émotions et les frissons sont au rendez-vous pour un set brillamment concocté qui nous donne espoir pour le rock'n'roll de demain. Le temps du look de rockeur barbare est bel et bien dépassé, ces musiciens là sont lookés au plus simple pour mieux insérer toutes les complications dans leur musique bien plus étoffée que quelques accords bien menés. Belle entrée en matière pour une ouverture de soirée qui n'est pas seulement un amuse-gueule pour mettre en jambe le public mais une véritable performance qui ne manque pas de nous séduire.

LIGHT ASYLUM , FUTURE ISLANDS :
Puissance Maximale


Les deux groupes qui suivirent nous firent la démonstration d'une musique poussée au maximum de sa puissance, détournée de manière à nous confronter au pouvoir essentiel de la musique, celui d'émouvoir et de générer des prises de conscience sur le monde qui nous entoure. Et ce n'est pas rien.

Le soleil se couchant sur le palais des festivals, Light Asylum entre en scène et nous défie de sa musique sans âge, de tous horizons et de toutes influences. Une musique seulement libératrice à en croire le jeu de scène de la chanteuse Shannon Funchess qui mène la danse aidée de son charisme à toute épreuve et de sa gestuelle mi-théâtrale mi-séduisante qui rend ce live totalement transcendant. L'on est projetés sans précaution dans un univers à la fois dur et envoûtant, froid et dansant, nostalgique et actuel. Les paradoxes s'accumulent et c'est le grand chambardement dans ta cervelle qui passe du chaud au froid, de la peur à l'admiration. Tout se contredit et se complète à la fois, à l'image de ce duo mixte où des personnalités qui semblent parfois opposées fusionnent pour créer une musique dans laquelle sont capturés tous les aspects puissants de la vie : puissance de l'amour, de la mort, de l'amitié, des rêves brisés comme de l'accomplissement, du souvenir comme de la projection heureuse dans le futur. L'on se sent comme dans ces moments de peine intense ou de bonheur insensé. L'on ne fait plus trop la différence. A se jouer des paradoxes, Light Asylum les fait voler en éclat pour obtenir une musique sans frontières qui n'est qu'une fresque de de tous les éléments de la puissance et de la singularité de la vie, mis bout à bout. Alors comment ne pas être séduits par une musique qui a le goût des moments les plus importants de nos vies ?

La tempête de bonnes surprises continue alors avec l'arrivée sur scène de Future Islands, un trio bien dans sa peau toujours prêt à montrer son meilleur jour. Et ils n'ont pas manqué leur mission qui consistait à nous faire vivre une expérience musicale exceptionnelle. Et encore une fois, le charisme du chanteur ne manque pas de faire passer le concert de génial à retournant. Samuel Herring occupe la scène de son charisme débordant et de ses mouvements incessants pour nous faire virevolter à chaque fois qu'il pose sa voix brute sur les nappes calmes que constituent leur musique. L'on est bercés par des sons plus proches du ciel que de la terre et toujours les émotions décollent sans jamais redescendre. L'ennui est rayé du menu et remplacé par le frisson : que nous préparent-ils pour la prochaine chanson qui pourra nous faire danser à tel point que nous ayons encore l'air possédés ? Si le public cannois ne paraît pas très enchanté par le spectacle qui se déroule devant ses yeux, l'on suit les conseils de Mr Herring et l'on crée notre propre expérience de leur show émouvant au possible. Et là surprise est d'autant plus grande qu'à écouter leur musique cosmique sur disque l'on était loin d'imaginer à quel point elle serait vivante sur scène, servie à la perfection par des musiciens habiles et un chanteur qui donne tout son sens à l'expression "occuper la scène".

CRYSTAL CASTLES : Ne juge pas, danse !

On termine alors la soirée dans l'hystérie collective avec la performance toujours déjantée des canadiens de Crystal Castles. Si l'on écoute pas ça chez nous, l'on reconnaît qu'ils ont la bonne recette pour déchaîner les foules. La preuve, le public cannois auquel on reproche souvent d'être trop calme se révèle explosif et le toit du palais des festivals se transforme en véritable brasier tandis que Crystal Castles joue le rôle du volcan en éruption. On n'est même pas aptes à juger leur performance, l'on se contente de danser au rythmé de cette musique qui nous a parue un jour insensée et qui prend son sens à ce moment là lorsqu'elle nous fait passer une si bonne soirée. Tout simplement.

Courbaturés mais vivants, on a encore vécu de bonnes expériences au Pantiero. On vous raconte la suite très vite.

Jessyka
Photos : Mathilde de Morny

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