Horehound - The Dead Weather

On prend les mêmes et on recommence !

Quoi de plus représentatif de 2009 qu'un groupe formé en 2009 ? Vous l'aurez compris, on parle des Dead Weather. Parce que Jack White n'a jamais assez de groupe (stakhanoviste?) il embarque avec lui Alison Mosshart, la chanteuse des Kills, Jack Lawrence des Raconteurs et Dean Fertita des QOTSA. Ça sentait fort le garage rock à l'annonce de la sortie de l'album et comme notre flair d'amateurs de guitares (et de Jack White) nous trompe rarement ils nous ont livré 11 titres d'une violence rare.

On démarre en puissance avec 60 Feet Tall où Alison semble vouloir nous séduire de sa voix avant d'exploser puis de laisser place à la guitare de Dean, fougueuse et enragée pour une douche froide rock'n'roll à souhait.

Hang You From The Heavens nous replonge dans un rock puissant qui ne nous laisse pas le temps de respirer, seulement on s'en fout car on ne sent pas étouffés, guidés que nous sommes pas la voix d'Alison. Cette voix est très différente de ce qu'elle a pu nous offrir avec les Kills, comme si elle avait laissé sa maturité de côté et reprit son costume de Discount (son premier groupe).

I Cut Like A Bufallo bastonne dur et la fusion entre les voix de Jack & Alison rend le morceau irrésistible. Mais là où cette fusion vocale est la plus irrésistible c'est évidemment sur Treat Me Like Your Mother. Alison démarre seule & pleine d'une rage qui redouble lorsque Jack la rejoint et relève de la transe. On entre dans des profondeurs insoupçonnées de cette frénésie mutuelle & fiévreuse : mais d'où vient cette colère ? Dans tous les cas le morceau est jouissif et s'écoute en boucle. D'ailleurs, il a des vertus apaisantes car après avoir vidé toute sa rage en l'écoutant on finit par l'intérioriser et la diminuer.

Rocking Horse a une ambiance western (tout comme le clip de TMLYM) et les voix d'Alison et Jack ne cessent plus de se battre en duel. New Pony s'inscrit dans la même lignée et on aurait pu finir par se lasser si Bonehouse n'était pas arrivée. La voix d'Alison n'est plus maîtrisée et on entre ainsi dans une dimension plus punk à la guitare crissante. 3 Birds est un morceau instrumental & expérimental bien mené qui rappelle un peu les Horrors à la deuxième minute.


No Hassle Night joue avec notre rythme cardiaque, chose qui aurait pu être intéressante si le morceau n'avait pas été aussi désorganisé. Heureusement, on enchaîne avec Will There Be Enough Water ? un titre psyché et hypnotisant qui s'étire sur plus de 6 minutes d'une lente agonie. L'album s'éteint parfaitement sur ce titre qui nous donne le temps de dresser le bilan : un album sans aucune frontières, parfois un peu redondant mais le plus souvent jouissif.

Jessyka