Grace/Wastelands - Peter Doherty

Dans la liste des mecs tournant aux drogues dures et qui se seraient visiblement assagis en 2009 on trouve, juste après Beigbeder, ce très cher Pete Doherty. Comme l'écrivain, Doherty est toujours demeuré aux yeux du grand public, comme un espèce d'énergumène, pas très crédible car très à la mode chez les jeunes gens prétendument fana de rock'n'roll.
Enguirlandé d'un -r à l'occasion de la sortie de son album solo attendu par les fans depuis presque 2 ans, l'ex-génie des Libertines tente de se racheter auprès de tous avec Grace/Wastelands. Chansons acoustiques chantées par une voix beaucoup plus calme, posée, toujours en direct de l'Arcadie. On découvre un Doherty qui joue avec le folk et le jazz, ce qui est un peu perturbant au premier abord.
Cependant on peut tout de même se demander si cette accalmie n'est pas qu'illusion. En effet, on a parlé d'un retour en force de Pete, et pourtant, une bonne partie des chansons semblent avoir été écrites il y a bien longtemps.


Mais il faut tout de même reconnaître à cet album quelques perles, notamment l'excellent I Am The Rain, qui évoque un peu la fougue des Libertines ou encore Palace Of Bone. Et au final ça ressemble plus à The Blinding, EP des Baby Shambles qu'à autre chose, si l'on veut vraiment raccrocher Grace / Wastelands à une quelconque partie de la carrière de Doherty.
Après il y a le côté plus jazzy, avec Sweet By And By ou encore Lady Don't Fall Backwards.
Pour Broken Love song, notre homme a refait appel à Peter Wolfe ( aka Wolfman, mi dealer mi poète, auteur entre autres du très beau For Lovers ), puisque l'on ne change pas une équipe qui gagne, non, ce serait trop bête.
Un peu déçue par ce qu'est devenue New Love Grows On Trees que je connaissais en démo des Libertines, elle n'en demeure pas pour autant moins bonne, car l'empreinte du songwriter est toujours là, transcendante.
Et on se demande enfin ce qu'aurait été ce disque sans la présence ininterrompue de Graham Coxon à la guitare et la production cadrée de Stephen Street.
L'album relève presque de l'anachronisme, avec ses morceaux aux sonorités tantôt années 30 tantôt sixties, et on l'imagine bien avoir été enregistré sur un vieux canapé poussiéreux, autour d'une table bancale entre deux thés. Vision certes un peu utopique, surtout quant à la dernière hypothèse.


Mine de rien on se sera tout de même réjouis de revoir Pete jouer au foot dans son clip Last Of The English Roses. Enfin je crois.
Le bon côté des choses, c'est qu'il a tout de même fini par perdre peu à peu l'habitude quelque peu gênante d'arriver en retard ou de ne pas arriver tout court à ses concerts.



The Cat Claw

1 commentaires:

  1. J'aime beaucoup le parallèle entre Peter & Beigbéder, surtout sachant que Beig' déteste Doherty :D
    Bon après oui les chansons on été écrites il ya longtemps, je m'étais moi même insurgée à l'époque de la sortie de l'album "Ah ben on attend 2 ans et on final on connait les 3/4 de l'album"
    Mais justement à travers cet album, Pete montre une autre facette de sa personnalité, toutes les chansons de G-W sont calmes, "a fleur de peau". C'est un Nouveau Pete que l'on rencontre, et en même temps on le reconnait bien à travers les paroles & les thèmes des chansons (Arcadie, Wilde qui est mis à l'honneur dans Salomé...)
    Cest album est un concentré du talent de Pete Doherty, hum pardon Peter :D
    Mais il manque quand même Cuckoo 4440 & A fool there was à cet album... Mais on va les retrouver sur le prochain album des BS !!
    Très bon article mon Dédé!

    Enidnama

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