METRONOMY @ ROCKSTORE, MONTPELLIER




Il existe de ces groupes que l'on aime dès la première note et que l'on suivrait dans leurs plus sombres heures musicales. Si Metronomy n'a pas connu ce genres d'heures tristes et glauques, l'on a quand même chez TADOT ce joli sentiment d'appartenance quand on écoute leur musique. Investis par l'image hype sans y être vraiment attachés, le groupe développe son univers qui a la qualité - ou le défaut, c'est selon - de plaire à beaucoup. Mais qu'importe que l'on soit une adolescente dont les yeux reflètent un tourbillon de hype, un fan de la première heure ou une amoureuse transie de Joseph Mount, le Mercredi 9 Novembre dernier nous a réunis au Rockstore autour d'un sacre musical de la plus haute importance.

En attendant, c'est Gross Magic qui ouvre la soirée. Une bande de jeunes hommes coincés entre deux mouvements : psyché et hype s'entremêlent joyeusement dans leurs morceaux où l'on croit parfois reconnaître l'ombre de Cocteau Twins et trop souvent l'empreinte des groupes catégorisés "so 2011". On s'attache tout de même un peu à la voix du chanteur qui nous conte des passions adolescentes et des soirées étudiantes. Ces garçons là auront au moins eut le mérite de bien nous préparer à la claque moderne qui nous attendait.



Et puis ceux que l'on attendait tant arrivèrent, précédés par leurs portraits qui se déroulent lentement derrière la scène. Leur esthétique est à la fois propre et turbulente, comme cette musique qu'ils s'apprêtent à nous servir avec beaucoup d'amour.
Les quatre membres du groupe sont bercés par une harmonie aux tons pastels, ceux de leurs tenues de scène, et chacun apporte à la formation son énergie singulière. Gbenga Adelekan est tout sourire et lance des regards au public comme s'il pouvait vraiment discerner le visage de chacun d'entre nous et nous dire "Merci, c'est cool que tu sois là". Derrière lui, la belle Anna Prior donne tout son sens au mot métronome et prend le contrepied de son apparente timidité derrière sa batterie. Ses mouvements sont précis, sa mine chaleureuse et ses yeux s'illuminent à chaque coup posé sur son instrument ; gracieuse, elle est ce dont on peut attendre d'une Corinne. Et comment ne pas tomber amoureuse d'un Oscar Cash qui amuse la compagnie et prend des airs d'enfant lorsque sa voix fluette reprend celle d'un Joseph Mount fidèle à lui-même en modeste leader ? C'est dans une flagrante sincérité que se déroule ce concert qui ne nous emmènera pas jusqu'au bout de la nuit (seulement jusqu'à 22h30), mais c'est tout comme.


Peu à peu, une ambiance familière s'installe et nous ferait presque oublier le son désastreux qu'offre le Rockstore au groupe : les voix sont à peine audibles, les sons de synthés trop perçants et la batterie trop résonnante. Mais qu'importe puisque The Bay est là, The End Of You Too et Back on the Motorway aussi. Chaque morceau prend une intensité folle, la force que le groupe y met étant amplifiée par notre plaisir d'être réunis, en petit comité d'amis, sous le joug de cette splendide orchestration.

Le son ne les met pas à leur avantage, le public montpellierain peu remuant non plus mais tout se joue quand même devant nos yeux : Metronomy dont la fraîcheur nous époustouflait sur disque nous dit en musique ce sentiment d'appartenance. Adolescente aux yeux pleins de hype, fan de la première heure ou amoureuse transie de Joseph Mount, ce groupe t'a touchée car il est - par delà les autres - résolument moderne et plus proche que jamais de notre démente époque. Les voix répétées disent le Trouble, les sons électroniques disent les nuits et les battements de nos cœurs, la voix d'Anna Prior dit la peine mêlée de joie, qui est toujours la plus belle, et l'ensemble dit ces corps qui vont et viennent sans trop savoir pourquoi entre Paris, Londres, Berlin et Tokyo. Alors merci, Metronomy. Et à très vite.

Jessyka
Les photos sont de leur concert à la Boule Noire et sont signées Alice S.

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