LIVES AU PONT 2011



Cette année, le sud a su créer l'événement du début d'été : entre un Festival de Nîmes surchargé, le Worldwide Festival de Sète à la programmation complétement dingue et la première édition des Lives au Pont ; toutes les conditions étaient réunies pour que les âmes festivalières du sud et d'ailleurs s'épanouissent. Chez TADOT, on a choisi de se rendre le 9 juillet dernier sur le site du Pont du Gard pour une soirée électro qui s'annonçait transpirante, au menu : Alb, The Bewitched Hands, Yuksek, Nicolas Jaar, Miss Kitin et Karl Cox ! Lorsque nous arrivons sur le site, le lieu est quasi-désert et s'offre donc à nos yeux dans toute son étendue : de quoi nous suggérer que l'on a là un lieu parfait pour accueillir un festival.

On a déjà la sensation que la soirée va nous le prouver alors que le premier concert vient à peine de commencer avec Alb. Le jeune homme souffrira du manque d'affluence sur scène et dans le public puisqu'il doit parvenir à intéresser seul sur scène le public déjà présent et inviter les plagistes à venir l'applaudir. Mais si la foule ne vient pas se presser contre les barrières, Alb parvient à nous intéresser à son savant mélange de chouinage électro et de mélodies accrocheuses surmontées par une voix aussi tenace que celle de l'ami Yuksek. Et ce n'est pas une coïncidence, puisque l'on reconnaîtra Alb plus tard au cours de la soirée comme  étant un des musiciens de Yuksek !


Lorsque les Bewitched Hands arrivent sur scène, nous bouillonnons d'impatience car encore marqués par leur prestation de l'été passé au Pantiero. Pourtant, l'ambiance est totalement différente voire unique car l'on assiste ni à vrai festival ni à un simple concert et les Bewitched Hands sauront tirer parti de cette structure marginale. On pouvait presque dire que leur concert faisait office de warm-up ce soir là car leurs allures de joyeuse chorale qui nous plaisent tant auront eut pour effet de mettre en conditions le public qui commençait à arriver. Et pour cause, ils nous ont livré un set parfait qui montait en crescendo vers le sublime (un So Cool purement rafraîchissant, un Sahara Dream à vous retourner les tripes à l'heure de l'apéro et un Hard to Cry comme une ode aux larmes de joie, pour ne citer que les meilleurs moment).


Avec l'arrivée de Yuksek sur scène, on aurait pu penser que la soirée électro commençait vraiment mais l'on se dira une fois le set achevé qu'on était plutôt dans un moment de transition entre pop et électro ! Sans avoir vraiment prêté oreille au nouvel opus (Living On The Edge of Time) et en gardant le souvenir de la rencontre avec le monsieur l'année précédente, on pensait que Yuksek c'était toujours un bonhomme solitaire officiant de l'électro mordante et tubesque derrière son synthé. Mais les choses ont changées, et Yuksek monte désormais sur scène en tant que groupe (avec Alb à la guitare et Léonie Permet aux percus) et nous ravit d'une électro-pop dansante et mélodieuse aux multiples influences. Cette géniale mutation nous rendra le bonhomme plus sympathique car il donne l'impression de jouer une musique qui lui ressemble trait pour trait, on se trouve désormais en face du Yuksek artiste et l'on ne retrouve le Yuksek producteur que pour les tubes du premier album (les fabuleux Tonight et Extraball) qui auraient tout de même manqué au set.


Au coucher du soleil, l'électro de Nicolas Jaar vient nous ensorceler et poétiser la soirée. On appréhendait un peu ce live car l'album de Nicolas Jaar (Space Is Only Noise) représentait le disque d'ambiance parfait mais laissait peu d'indices quant à sa transposition en concert, lesquels n'étaient pas très positifs et laissaient présager l'ennui. Mais cette soirée parfaitement débutée nous réservait encore des surprises puisque le quatuor nous présentera ce soir là un mix parfaitement orchestré et donnant à l'album une profondeur live insoupçonnée. Là encore il y a mutation et Nicolas Jaar apaisant devient Nicolas Jaar dansant, à l'aise et apprécié d'un public éclectique au possible. Le mix nous plonge dans un état de bien-être et nous propulse hors du temps si bien que l'on est un peu sonné quand ça s'arrête. A vrai dire, le moment était si spécial qu'on regrette de ne pas avoir une version live de l'album.

A la nuit tombée, l'électro prendra un chemin moins à notre goût avec les lives de Miss Kitin et Karl Cox qui feront danser la foule avec leur électro-clubbing sur laquelle il est difficile de ne pas se trémousser mais qui se révèle difficile à raconter car un peu vide de sensations.

Jessyka
Photos : Lucie Rompteau

1 commentaires:

  1. Super reportage. J'étais au Worldwide Festival pour ma part. Dommage que tous les festivals du sud se chevauchent mais cette année on est gâté !

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