Further Complications - Jarvis Cocker / Years Of Refusal - Morrissey

L'année 2009 a été marquée par le retour de deux "papy rockers" dont on bouillait d'impatience de réentendre parler : j'ai nommé Jarvis Cocker et Morrissey.


Jarvis Cocker nous avait laissé en 2006 après son premier album solo (cf: Jarvis) plutôt convainquant et nous est revenu au printemps dernier avec de nouvelles complications.
On l'écoute avec prudence, ne sachant pas trop à quoi s'attendre et redoutant que le barbu ait perdu sa plume. Et finalement les paroles ne comptent plus beaucoup quand on entend les grosses guitares dès le premier titre, soit l'éponyme, sur lequel il nous crie "Do You Follow Me ?", on est tentés de dire oui parce que même si le titre n'est pas dès plus convaincants (une chute un peu décevante alors que le morceau était bien rythmé par les guitares) on se dit qu'il peut nous offrir mieux.


L'écoute continue donc, on cherche le mieux, on croit le trouver avec Angela mais finalement le titre est un peu trop adolescent pour un bonhomme de 46 ans qui traîne derrière lui des titres comme Common People ou Feeling Called Love (je vous épargne les points entre chaque lettres).
Il faut attendre la cinquième piste pour reprendre espoir. En effet, I Never Said I Was Deep nous redonne confiance en la bête et donne presque envie de l'embrasser sur la barbe. Presque 5 minutes d'extase, avec des crescendo pleins d'adrénaline et la voix de Jarvis qui nous livre des "Aaah aaah aaah aaaaaaah" jusqu'à ce qu'il n'ait plus de souffle. Le titre est assez calme et les grosses guitares ne sont pas de la partie : une recette plus simple est donc plus efficace et attachante.
Globalement, l'album est bon et il en ressort des titres assez mémorables tels que Fucking Song  et Slush , morceau à l'ambiance glauque appréciable.

Dans la même lignée, février 2009 fut porteur d'années de refus chez le Moz. Son dernier album solo (cf: Ringleader of the Tormentors) était pour moi le meilleur et je voyais difficilement comment il aurait pu faire mieux.
Et, effectivement, Years of Refusal n'est pas meilleur mais son potentiel n'en est pas moins énorme. L'album s'ouvre sur Something Is Squeezing My Skull et la guitare nous emporte loin de l'ambiance hivernale du dernier opus. On savoure la maturité vocale du Moz et quelque chose appelé la confiance en soi qu'il a fini par s'approprier.
On retrouve le style de Ringleader Of The Tormentors dès la deuxième chanson : Mama Lay Softly On The Riverbed qui rappelle At Last I Am Born.
I'm Throwing My Arms Around Paris ne sonne pas très Morrissey au départ et on sent une certaine mutation dans sa façon de créer des chansons. En effet, le moz semble plus posé et avoir trouvé le parfait équilibre entre le soucis des instruments et celui de la voix. Cela donne un titre presque parfait qui s'enchaîne à merveille avec le surprenant All You Need Is Me. Qui aurait cru que le garçon solitaire des débuts des Smiths serait un jour prit d'une telle confiance ? Dans tous les cas on ne s'en plaint pas car cela donne un titre séduisant et plein de rebondissements.

Quand Morrissey pousse la confiance en lui un peu loin

L'album sonne juste dans l'ensemble même si on y trouve quelques ratés comme It's Not Your Birthday Anymore. On l'écoutera encore une fois 2009 passée.

Jessyka

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